Le Prince de la Maison de David- Lettre 14

Lettre XIV

Mon cher père,

Tu n’auras pas besoin du témoignage de mes lettres pour être en mesure d’apprécier la renommée du merveilleux jeune homme de Nazareth, Jésus, qui chaque jour prouve qu’Il est réellement un vrai prophète et puissant devant Dieu, montrant à tout le peuple que Dieu est avec Lui. Pas un seul étranger ne vient à Jérusalem sans apporter le récit d’un nouveau miracle qu’Il a fait, de quelque merveilleuse manifestation de sa puissance. Il retarde encore sa venue à Jérusalem mais est occupé à prêcher la venue du royaume de David et de Dieu sur la terre, enseignant dans les synagogues et montrant dans les prophètes qu’Il est véritablement le Messie. Sa célébrité pour la sagesse, la connaissance des Ecritures, la puissance d’enseigner et pour les miracles est allé à l’étranger, à travers toute la Syrie, si bien qu’on Lui apporte des personnes malades, aussi bien le riche que le pauvre, même en provenance de Damas, pour être guéries par Lui. Et Il guérit tous ceux qui Lui sont amenés, que ce soit les possédés des démons, les lunatiques ou les paralytiques. Ses pas sont accompagnés par des milliers partout où Il va. Même le gouverneur de Philippes, descendant de son chariot au bord de la route, s’est mêlé à la foule et, s’agenouillant à ses pieds, a demandé la guérison de son fils paralysé ; et son fils a été guéri par Lui par une parole, quoique se trouvant à plusieurs lieues de distance.

Au moment où je t’écris, un groupe passe la fenêtre ouverte, portant sur des lits deux hommes riches de Jérusalem, abandonnés par leurs médecins, pour aller à Lui afin d’être guéris. Car tout Jérusalem ne parle de rien d’autre que de merveilleux miracles de Jésus. Il y avait un homme qui tissait des paniers et qui a occupé le box en face de notre maison plusieurs années. Il avait entièrement perdu l’usage de ses jambes pendant douze ans et devait être emmené et ramené. Ayant entendu la renommée de Jésus, il fut saisi d’un fort désir de Le voir opérer un miracle sur lui. Dans ce but, il demanda l’argent aux prêtres, au moment où ces derniers passaient à côté pour aller au Temple. Mais, bien que certains donnèrent, tous rirent, disant qu’Il ne pouvait pas être guéri, vu que l’un de ses membres avait flétri. Mais l’homme avait la foi et, ayant demandé du bienveillant, assez d’argent pour son voyage, il loua deux hommes pour le porter pendant cinq jours de voyage en Galilée. Voici ! au bout de trois semaines, il retourna, marchant droit et bien dans son corps et ses membres. Toute la ville afflua pour le voir. Et il relata comment !

Quand il avait atteint Capernaüm, où Jésus était, la foule était si immense que ses porteurs ne pouvaient pas, pendant quelques temps, arriver près de Lui. Jésus se déplaça, guérissant des files des malades, alors qu’Il passait parmi eux, par une parole. “M’ayant vu” raconta l’homme, “Il fixa ses yeux sur moi et dit en m’appelant par mon nom :

“ ‘Grande est ta foi. Qu’Il te soit fait selon ta foi’

Immédiatement, mes jambes et mes os de cheville reçurent la force ; je sautai du lit à terre et trouvai que j’étais entièrement libre de toute souffrance et de toute maladie, et que mon membre rétréci était restauré en aussi bon état que l’autre. Je serais tombé à ses pieds absolument ravi mais la foule qui Le pressait me sépara de sa vue. Mais, je remplis l’air avec des cris de joie et des Alléluias au Fils de David !

Cet homme, mon cher père, je le vois maintenant chaque jour se déplaçant sain dans sa jambe et en bonne santé ; mais, cet exemple n’est qu’un parmi un millier. Jean, qui suit Jésus partout où Il va et est témoin de tout ce qu’Il fait et enseigne, écrit à Marie que “le malade et l’affligé de toutes parts du pays de Galilée, de Décapolis, de Jérusalem, d’au-delà du Jourdain, même d’Asie mineure, vont à Lui. Quand mon bien-aimé Maître” écrit-il “est revenu d’une synagogue où Il avait été lire les Prophètes au peuple, qui L’écouta avec joie, j’ai vu deux cent personnes, le boiteux, le paralytique, le faible, le possédé par les démons et des personnes affligées de toute sorte de maladies, couchés en rangées devant la porte de la synagogue, attendant sa venue. Ceux qui les portaient ou les tenaient étaient debout dans des groupes, attendant vivement près d’eux. C’était un spectacle douloureux, cependant sublime, de voir les yeux creux de ces malheureux tournés vers la porte au moment où les gens venaient en courant et criant ‘Il vient ! Il vient !’. Les tourments des possédés des démons cessèrent à l’instant et les gémissements laissèrent la place à un silence d’attente. A la fin, Jésus apparut et, en voyant sa face, qui toujours exprime une sainte bienfaisance et un pouvoir inné, tous poussèrent des cris touchants du plus émouvant appel pour son aide. Et de tels appels ne sont jamais émis en vain. Allant à travers les rangées des lits et brancards, Il imposait sa main sur certains et disait une parole à d’autres, touchait les yeux de l’aveugle et les oreilles du sourd, plaçait doucement sa main sur la tête du lunatique et commandait dans un ton d’autorité aux démons de quitter les corps des possédés. Et ce qui est extraordinaire,«  continue Jean : “les démons se conduisent toujours avec plus de violence terrifiante au moment où Il s’approche, et au moment où ils quittent le possédé en jurant, ils confessent que Jésus est le ‘Fils de David – Fils de Dieu !’ et L’implorent de manière abjecte, de ne pas les détruire complètement.”

Si grande est la multitude qui Le suit partout, qu’Il est souvent contraint de se retirer d’eux par dérobade pour trouver certain endroit calme où Il peut récupérer la force dépensée pour quelque jours. A de tels moments, nous, qui sommes ses suiveurs immédiats, avons le bénéfice de son enseignement et de ses instructions privées. Mais, Il ne peut pas demeurer longtemps loin des gens. Ils pénètrent aussitôt sa retraite et Il ne peut jamais refuser leurs appels à sa miraculeuse puissance pour leur faire du bien. Combien merveilleux est Celui qui tient ainsi dans ses mains la divine puissance ! L’autorité des rois n’est rien devant celle qu’Il possède dans sa voix ; cependant Il est serein, humble, oh combien humble ! à notre honte ; et toujours calme et doux. Il passe beaucoup de temps en prière privée à Dieu à qui Il s’adresse comme son Père. Il n’y a jamais eu un tel homme sur la terre. Nous, qui Le connaissons plus intimement, nous tenons avec plus de respect pour Lui. Cependant, à notre profonde révérence pour son saint caractère, est mêlée la plus pure affection. D’un seul et même souffle, je sens que je L’adore comme mon Seigneur et L’aime comme mon frère. C’est ce que nous ressentons tous pour Lui. Ses manières attrayantes, sa patience pour notre ignorance et notre grossièreté, son pardon prêt pour nous quand nous sommes en faute, avant que nous ayons eu le temps de nous disculper, tout nous a attachés à Lui par des liens qui ne peuvent jamais être rompus. Quand je t’écrirai prochainement” continue Jean “je te relaterai, aussi loin qu’elles sont comprises par moi et mes compagnons disciples, les choses qu’Il révèle Le concernant et l’objet de sa mission sur terre. Beaucoup de choses cependant, ne sont pas comprises par nous, mais Il promet que nous comprendrons ce qui, maintenant, paraît obscur pour nous.

Tel est, mon cher père, le contenu des lettres que ma cousine Marie reçoit de Jean, le disciple de Jésus. Elles sont pleines de récits de ses miracles, de ses enseignements, et de ses déplacements. Quand nous verrons Jésus à Jérusalem, je serai en mesure, à partir de mon observation personnelle, de t’écrire plus particulièrement concernant ses doctrines et miracles. Qu’Il est le Christ, des milliers le croient maintenant ; car ils demandent très naturellement comment Il pouvait faire ces choses si Dieu n’était pas avec Lui. Ce qui est aussi d’importance, il a été prouvé par les résultats de l’investigation faite par quelques uns des Scribes du Temple, qu’Il est réellement né à Bethléem, et que sa mère Marie et Joseph son époux, sont de la lignée de la maison de David. En outre, Phinée, le vénérable prêtre que tu connais, a apporté le témoignage à ce fait ; quand Jésus était enfant, durant le règne de l’ancien Hérode, il arriva à Jérusalem trois éminents princes, hommes sages et savants. L’un d’eux vint de Perse ; l’un de la province grecque de Médie et l’un d’Arabie. Ils apportèrent avec eux des dons d’or et d’épices et étaient accompagnés par des suites. Ces trois princes atteignirent Jérusalem le même jour par trois chemins différents et entrèrent par trois différentes portes, chacun n’étant pas au courant de la présence des autres, ni du but, jusqu’au moment où ils se rencontrèrent dans la ville devant le palais d’Hérode. Un se représenta comme descendant de Sem, l’autre de Japhet, le troisième de Cham ! Et mystérieusement, il est dit, ils représentaient toutes les races sur la terre qui, par eux, reconnurent et adorèrent le Sauveur des hommes en l’enfant Jésus. Le roi, ayant appris que ces trois étrangers étaient arrivés à Jérusalem, les fit venir pour connaître pourquoi ils avaient honoré son royaume par une visite. “Ils répondirent” dit Phinée quand il le relata, hier, en présence de Caïphe et de plusieurs des dirigeants et des Pharisiens “qu’ils étaient venus pour rendre hommage au jeune Prince qui était né roi des Juifs. Et quand Hérode demanda de quel prince ils parlaient, ils répondirent ‘nous avons vu son étoile à l’Est et nous sommes venus pour l’adorer ![1]

“ ‘Comment savez-vous que l’étoile que vous avez vue indique la naissance d’un Prince de Juda ?’ demanda le roi Hérode très troublé par ce qu’il entendit.

“ ‘Elle était en mouvement vers cette ville’ répondirent-ils ‘ et voici ! elle nous a conduits à Jérusalem au dessus de laquelle, alors qu’il fait nuit maintenant, tu pourrais la voir suspendue, brillant de la gloire d’une planète ; et il nous a été révélé que c’est l’étoile de la naissance de Celui qui doit régner comme Roi de Juda ! Dis-nous, par conséquent, oh roi, où cet auguste prince doit être alors trouvé, afin que nous puissions L’adorer !

Sur ce” dit Phinée “le roi publia un édit pour que tous les principaux sacrificateurs et scribes du peuple se rassemblent dans la chambre du conseil de son palais. [2]

Il s’adressa alors à eux : ‘vous à qui est confié le soin des Livres de la loi et des Prophètes, qui étudient ce qu’ils sont, et en qui réside l’aptitude d’interpréter les prophéties, cherchez dedans et dites moi réellement où le Christ doit naître. Voici ici présents, ces augustes et sages hommes qui sont venus de loin pour lui rendre hommage voire, comme ils l’affirment, pour l’adorer comme Dieu. Ayons la courtoisie de leur donner la réponse qu’ils cherchent et ne soyons pas trouvés plus ignorants de ces choses que ceux qui habitent d’autres pays !

« Plusieurs de principaux sacrificateurs se levèrent alors et dirent : ‘c’est connu, oh roi, de tous ceux qui sont Juifs et qui lisent les Prophètes que le Messie vient de la maison de David, de la cité de Bethléhem ; car ainsi est écrit par le prophète : ‘Et toi Bethléhem, dans le pays de Juda, tu n’es pas le moindre parmi les princes de Juda, car de toi viendra un Gouverneur qui conduira mon peuple, Israël.

Cette question étant ainsi tranchée” continua Phinée “Hérode congédia le conseil et, se retirant dans sa chambre privée, fit appeler secrètement les trois princes d’orient pour se renseigner auprès d’eux quand l’étoile était apparue. Et quand ils eurent désigné le vrai jour et l’heure où ils l’avaient vue pour la première fois, il fut, de cette façon, en mesure d’arriver à l’âge probable de l’enfant. [3]

Il leur dit alors : ‘Vous avez ma permission, nobles étrangers, d’aller à Bethléhem et de chercher le jeune enfant ; et quand vous l’aurez trouvé, apportez-moi une parole de nouveau afin que je puisse aussi venir et l’adorer. Car il est convenable que nous rendions tous les honneurs possibles à un Prince de notre royaume, dont la naissance est annoncée d’une manière si inhabituelle, et que nous adorions celui pour lequel même l’orient envoie ses hommes sages.

“Alors, ils quittèrent la présence d’Hérode. Comme il faisait sombre quand ils quittèrent le palais, ils furent ravis de voir l’étoile, qu’ils virent en orient, allant devant eux. Ils la suivirent jusqu’à quitter Jérusalem par la porte de Bethléhem, et elle les conduisit à la cité de Bethléhem et s’arrêta au dessus d’une humble demeure. Quand ils entrèrent dans la maison, ils virent les rayons de l’étoile reposant sur la tête d’un enfant dans les bras de sa mère Marie, épouse de Joseph. Tout de suite, ils Le reconnurent et L’acclamèrent comme  Prince et Roi d’Israël et, tombant à terre, ils L’adorèrent. Et, ouvrant leurs trésors, ils Lui présentèrent de l’or, de l’encens et de la myrrhe, dons qui sont offerts sur l’autel à Dieu seul !

Quand Caïphe demanda à Phinée comment il connut ce fait, il répondit que lui-même, poussé par la curiosité de voir le Prince qu’ils étaient venus voir, les avait suivis hors du palais d’Hérode, hors de la porte et même dans Bethléhem et avait vu leur prostration et leur offrande à l’enfant de Marie “et” ajouta-t-Il “si ceci est mis en doute, il y a plusieurs Juifs vivant maintenant à Jérusalem et un certain capitaine hébreu, affaibli par l’âge, qui peuvent témoigner du massacre, ordonné par Hérode, des enfants de Bethléhem ; car ce capitaine Jérémie dirigea les soldats.”

Et pourquoi ce massacre ?” demanda Caïphe “ça ne se trouve pas dans le registre.”

Les rois ne marquent pas leurs actes de violence” répondit Phinée “Hérode l’étouffa quand il découvrit qu’il ne gagna rien par cela, sinon la haine. Ils les tua dans le but que l’enfant Jésus puisse être détruit parmi eux. Car les trois mages, en route pour leur propre pays, au lieu de retourner à Jérusalem et l’informer où ils avaient trouvé l’enfant, partirent par un autre chemin. Et quand Hérode se rendit compte qu’ils étaient partis, il devint si enragé qu’il envoya un groupe de gardes de sa maison, sous la conduite de Jérémie, leur capitaine, qui vit maintenant pour témoigner, leur ordonnant de tuer tout enfant en dessous de deux ans à Bethléhem. Il espérait, comme je l’ai dit, tuer l’enfant Jésus parmi le nombre. Mais l’enfant échappa, sans doute par la puissance protectrice de Dieu ; et sa renommée à l’âge adulte remplit ce jour les oreilles de tout Israël. L’adoration de ces trois hommes, qui étaient fils de Sem, Cham et Japhet, représente clairement l’hommage de toute la race humaine qui doit Lui être rendu, s’Il est le Christ Messie.

Crois-tu en lui aussi ?” demanda Caïphe avec colère, regardant sévèrement Phinée.

Je verrai d’abord et l’écouterai parler ; et s’il m’est prouvé qu’il est le Messie, je l’adorerai avec joie.”

Sur ce” dit Rabbi Amos, qui me donna les détails de l’interview ci-dessus entre Caïphe et Phinée “il s’éleva un tumulte, certains criant que Jésus était le Christ, et d’autres que Phinée devrait être lapidé à mort !

Ainsi, tu vois, mon cher père, comment l’évidence monte en valeur et en importance, prouvant que Jésus est le Messie. Voici ! Son berceau même porte le témoignage à son caractère divin. Et sûrement ses miracles confirment maintenant le témoignage donné par les remarquables évènements accompagnant son enfance. Le capitaine Jérémie, maintenant un vieux soldat aux cheveux gris, ayant été appelé à ce sujet, témoigna qu’il obéit à un ordre de Hérode, donné trois jours après que les trois princes d’orient aient quitté Jérusalem pour Bethléhem. Alors, mon cher père, laisse-moi résumer les évidences qui montrent que Jésus est le Messie. Premièrement, sa présentation au Temple, quand Siméon et Anne L’adorèrent et prophétisèrent de Lui ! Deuxièmement, l’étoile surnaturelle qui conduisit les mages à Bethléhem. Troisièmement, son adoration dans son berceau. Quatrièmement, le témoignage de Jean le Baptiste. Cinquièmement, la voix de Dieu à son baptême ! Sixièmement, la descente du Saint-Esprit sur Lui dans la forme d’une colombe de feu ! Septièmement, son miracle à Cana de Galilée. Et enfin, la scintillante couronne des miracles qui, maintenant, encerclent son front, répandant une lumière et la gloire sur son chemin qu’elle éblouit constamment l’œil pour regarder. Dis-moi, cher père, n’est-ce pas le Christ ?

Ton affectueuse,

Adina.

[1] Matthieu 2 :2   Note du traducteur

[2] Matthieu 2 :4   Note du traducteur

[3] Matthieu 2 :7   Note du traducteur