Le Prince de la Maison de David- Lettre 4

Lettre IV

Mon cher père,

J’ai eu le plaisir aujourd’hui, non seulement d’avoir de tes nouvelles mais d’être assurée de ton continuel bien-être. Les messages de l’affection parentale contenus dans ta lettre sont chéris dans mon cœur. Les cadeaux coûteux de ton généreux amour que tu as envoyés avec la lettre et qui ont été livrés en sûreté de ta main à la mienne, par ton serviteur fidèle Elec seront portés par moi avec toute la fierté d’une fille. Je regrette d’apprendre la mort de Rabbi Israël, pendant que je me réjouis que la noble fonction qu’il tint avec une si grande dignité, t’a été conférée par le proconsul ; car quoique tu n’aies pas besoin de ses émoluments, cher père, un tel choix est une preuve flatteuse de l’estimation dans laquelle tu es tenu par le gouverneur romain.

Tu n’as pas besoin de craindre, mon cher père, que je puisse être emmenée loin de la foi d’Israël par une quelconque doctrine étrangère ; je vais prendre conseil auprès de ta sagesse et être prudente sur la façon dont je m’aventure dans mes investigations sur le sujet sacré. Je t’ai librement écrit pour avoir ton avis et j’ai confiance que tu ne verras pas mes questions comme l’expression de doute mais plutôt la recherche de ce qui est vrai. Je sais que tu es instruit dans la loi par-dessus tous les juifs et que toute difficulté que je pourrais rencontrer, ici à Jérusalem, spécialement dans l’adoration et les cérémonies du Temple, tu vas l’ôter pour moi.

Dans ma dernière lettre, qui ne t’atteindra pas avant quelques jours, j’ai commencé à te donner le récit de Jean, le cousin de Marie, qui se rendit au désert pour voir et entendre le prophète du Jourdain. Je ne vais pas encore prendre sur moi de décider ou formuler une opinion sur une quelconque chose, cher père, mais je vais énoncer les faits et laisser ta sagesse m’instruire sur les vérités qui peuvent ressortir d’eux. Une chose que ta lettre déclare me fait plaisir et me donne confiance ; ce sont ces paroles : « Ne redoute pas que l’intégrité de la loi de Moïse, ou de l’adoration du Temple, ou des prédictions des prophètes, puisse être bougée par une quelconque investigation qu’un homme peut faire en eux. Ils sont fondés sur la vérité et vont demeurer à jamais. L’adoration d’Israël ne craint rien de l’investigation. Mais quand tu t’interroges à propos des choses sacrées, rappelle-toi qu’elles appartiennent à Dieu et doivent être interrogées avec beaucoup de révérence et une profonde humilité. Toute investigation faite dans les prophéties avec un œil qui fait ressortir leur jour d’accomplissement est propre et utile ; et comme ce jour semble être celui de l’accomplissement plutôt que celui de prédiction, tes études doivent être inspirées et conduites par la sagesse céleste, et si c’est le cas, elles vont être guidées vers leur véritable issue. Comme je suis si loin de toi, je ne peux pas juger ce qui concerne ce prophète que ta première lettre mentionna être dans le désert ; cependant je ne serai pas surpris si l’accomplissement du temps indiqué par Esaïe est très proche, car les événements que tu as énumérés, tels que l’adoration relâchée dans le Temple, l’adoration des idoles romains sur le Mont Sion, la profanation de l’autel et le règne du païen sur l’empire de David, semblent proclamer son approche. Prions avec ferveur, ma fille, pour l’accomplissement des prophéties qui promettent le Messie à notre peuple affligé. Supplions pour le lever de l’Etoile de Jacob, le Prince de paix, qui va ériger son trône sur le Mont Sion et dont le sceptre sera un sceptre de justice ; sous la large domination duquel Israël va lever sa tête et diriger les nations. Ma prière quotidienne avec ma face tournée vers Jérusalem, est que je vive pour voir l’espérance d’Israël et avec mes yeux voir la splendeur de la gloire de Schilo ».

Ces paroles venant de toi, mon cher père, me donnent courage. Je crois avec toi que le jour de l’accomplissement des prophètes est en train de poindre ; et peut-être est plus proche que nous ne le croyons. Quand j’aurai complété l’histoire du voyage de Jean au Jourdain pour écouter le prophète tu comprendras pourquoi je parle avec une telle confiance pleine d’espoir ; et tu seras d’accord avec moi que ce prédicateur de repentance n’est pas un de la classe des faux prophètes, contre les chimères de qui ta lettre m’a adéquatement mise en garde.

« Nous nous levâmes à l’aube » dit le cousin de Marie, en poursuivant son intéressant récit « et quittant l’hôtellerie, nous prîmes le chemin hors de la ville par la porte est, que nous trouvâmes facilement vu que le un quart de la ville était en marche, se dirigeant dans la même direction. Ici nous fûmes retardés par les gardes païens pour une demi-heure jusqu’au point où la multitude devint si immense que l’on marchait l’un sur l’autre et remplissait toute la rue. Néanmoins, nous devions attendre jusqu’à ce que l’indolent capitaine de la porte accepte d’être dérangé dans son repos du matin et de baigner ses membres délicats, et puis manger, ce qu’il fit très délibérément, avant qu’il n’autorise l’ouverture de la porte! Tels des esclaves sommes-nous envers des tels maîtres! Oh, quand arrivera le jour où, comme l’a dit Esaïe ‘nos portes seront ouvertes continuellement, elles ne seront fermées ni de jour ni de nuit, où les hommes apporteront à toi les forces des gentils et où les rois seront emmenés captifs à nos pieds’.

« Ayant passé la porte, mon ami d’Arimathée et moi nous séparâmes un peu de la foule et traversâmes la plaine vers le Jourdain. Le matin était doux et plaisant. Le soleil rendait la nature gaie. La rosée reflétait une myriade de petits soleils, et la terre paraissait parsemée de diamants. Pendant une petite distance, la route passa entre les champs de blé et les jardins, mais aussitôt elle traversa la plaine où il y avait des troupeaux d’ânes sauvages qui levèrent leurs petites têtes fougueuses à notre approche, nous regardèrent avec une curiosité timide et s’élancèrent au désert vers le sud avec la rapidité d’antilopes. Comme la plupart de gens se dirigèrent obliquement à travers la plaine, nous sûmes que le prophète devrait être dans cette direction. Cela s’avéra ainsi car à la fin, nous le trouvâmes sur les bords du Jourdain en aval du gué qui est à l’opposé de Jéricho, sur la grande route des caravanes qui va à Balbed et en Assyrie, cette route longue et épuisante empruntée par nos ancêtres quand ils furent emmenés en captivité (( route que tant de rois ont arrosé avec leurs larmes! Nous la contemplâmes avec des émotions de tristesse, et avec des supplications que Jéhovah puisse revenir et visiter encore une fois le reste de son peuple et qu’il ne sera pas fâché avec nous pour toujours! Après avoir approché le Jourdain d’une certaine distance en amont du gué, nous vîmes la foule qui écoutait le prophète, loin à notre sud, à la limite du désert, lequel approche très près de Jéricho à cet endroit. Alors que nous traversions les bords de la rivière montante, nous arrivâmes soudain sur une colonne de pierres, en partie dans l’eau. ‘Ceci’ dit mon compagnon en s’arrêtant, ‘est le Mont de douze pierres qu’Israël érigea pour commémorer le passage du Jourdain. Ici, ils traversèrent sur la terre sèche.’

« Je les comptai et ne trouvai que sept d’entre elles qui restaient. A travers quelles vicissitudes, pensai-je, Israël n’est-elle pas passé depuis que les mains de nos pères ont placé ce tas ensemble! Générations des juges et longues lignées des rois ; captivités succédant aux captivités ; guerres, conquêtes, défaites, et sujétion, finalement, jusqu’à ce que nous ne soyons plus un peuple ; ayant un souverain, en effet, mais dont le pouvoir est un simulacre (( un Hérode tenant son autorité de la gentillesse du monarque impérial de Rome. Hélas, avec la fin du règne d’une telle ombre de roi, le sceptre va pour toujours quitter Juda! » ajouta-t-il amèrement.

« Ensuite viendra le Schilo » s’exclama ma cousine Marie.

« Oui, Juda doit être humiliée jusqu’au plus bas niveau, avant qu’elle ne se relève! Et avec le roi Schilo, sa gloire va remplir toute la terre » répondit Jean, avec l’espérance rayonnant encore une fois dans ses yeux.

« A la fin, nous nous approchâmes de la sombre masse des êtres humains que nous avions aperçus, assemblés autour d’une petite éminence près de la rivière. Sur cette éminence, s’élevant de quelques coudées plus haut que leurs têtes, se tenait un homme sur lequel tous les yeux étaient fixés et aux paroles duquel chaque oreille était attentive. Son ton clair, riche et grave nous atteignit, alors que nous approchions, avant que nous ne distinguions ce qu’il disait. Il était un jeune homme de pas plus de trente ans, avec la mine comme celle que les médaillons d’Egypte donnèrent à Joseph de notre nation, une fois devenu leur prince. Ses cheveux étaient longs et extravagamment libres autour de son cou. Il portait un sac défait en poils de chameau et son bras droit était dénudé jusqu’à l’épaule. Son attitude était aussi libre et commandante que celle d’un guerrier caucasien. Cependant, chaque geste était doux et gracieux. Avec toute son éloquence résonnante et persuasive, il y avait un air de profonde humilité dans sa mine, mêlé d’une expression d’enthousiasme sacré. Le peuple l’écoutait avec passion car il parlait comme les prophètes des temps anciens et principalement dans leurs paroles prophétiques. Son thème était le Messie :

 » ‘O Israël, retourne à l’Eternel ton Dieu, car tu es tombé par ton iniquité’ disait-il au moment où nous survînmes, comme en continuation de ce qui était avant. ‘Prenez avec vous des paroles et revenez à l’Eternel et dites-lui : ôte toute iniquité et reçois-nous gracieusement. Voici, il vient, celui qui va guérir votre rétrogradation et va vous aimer librement. Il sera comme la rosée pour Israël, il fleurira comme le lis et poussera des racines comme le Liban. Ses rameaux s’étendront et sa beauté comme l’olivier et son fruit sera pour la guérison des nations. Ceux qui demeurent sous son ombre vont retourner et demeurer pour toujours ; et il arrivera que quiconque invoquera le Nom du Seigneur sera délivré car hors lui, il n’y a pas de sauveur.’

 » ‘De qui le prophète parle concernant ces choses?’ demanda quelqu’un, qui se tenait près de moi, à notre voisin commun. Car à ce moment nous avions pris place aussi près que possible du prophète. Car, je ne voulais pas perdre une parole qui allait sortir des lèvres d’un homme qui pouvait vider les villes de ses habitants et peupler le désert.

 » ‘Du Messie (( écoute!’ lui répondit un scribe à côté, comme s’il n’était pas content que son attention soit détournée par quelqu’un qui parlait à ses côtés. ‘Les paroles sont claires. Ecoute-le.’

 » ‘Sonnez la trompette en Sion, car le jour du Seigneur vient :’ continua le prophète, d’une voix semblable à une trompette d’argent ; ‘Car, voici, le jour est proche où je vais ramener de nouveau la captivité de Juda. Mettez-vous à la faucille, car la moisson est mûre! Le jour est proche où le Seigneur rugira de Sion et émettra sa voie de Jérusalem.’

 » ‘N’es-tu pas Elie?’ demanda quelqu’un tout haut.

 » ‘Je suis celui dont il est écrit, la voix de celui qui crie dans le désert ; rendez droit un chemin pour notre Dieu. Le jour du Seigneur est proche je ne suis que le messager qui est envoyé devant pour préparer la voie du Seigneur!’

 » ‘N’es-tu pas le Messie?’ demanda une femme qui se tenait près de lui et qui semblait adorer ses lèvres même.

 » ‘Celui qui vient après moi est plus puissant que moi et je ne suis pas digne de porter ses sandales.’ répondit-il dans la plus profonde humiliation de manière. ‘Celui qui vient après moi a son van à la main, il nettoiera son aire, il amassera son blé dans le grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteint pas. Par conséquent, repentez-vous, repentez-vous, prenez la Parole et retournez au Seigneur votre Dieu. Repentez-vous et soyez baptisés pour la rémission de vos péchés ; car le jour vient qui va brûler comme une fournaise, et prenez garde que vous ne soyez pas consumés! La cognée est mise à la racine de l’arbre ; par conséquent tout arbre qui ne porte pas de bon fruit sera coupé et jeté au feu!’

 » ‘Maître’, dit un lévite, ‘parles-tu de ces choses à nous qui sommes d’Israël, ou aux gentils et samaritains?’ Car il y avait beaucoup de soldats romains parmi la foule, attirés par la curiosité, et aussi beaucoup de gens venus de Samarie, même de Damas.

 » ‘Va et crie aux oreilles de Jérusalem, dit l’Eternel, car mon peuple a fait deux maux ; ils m’ont abandonné, moi, la source des eaux vives pour se creuser des citernes , des citernes crevassées qui ne retiennent pas l’eau. l’Eternel m’établit en ce jour comme une colonne de fer et un mur d’airain contre tout le pays, contre les rois de Juda, contre ses princes, contre ses sacrificateurs et contre le peuple du pays. Malgré cela tu dis, o Israël tu n’as pas péché. Ta méchanceté te châtiera et ton infidélité te punira. Repentez-vous et produisez, chacun de vous, des œuvres dignes de repentance car vous avez pollué le pays. Ne dites pas où l’Eternel qui nous fit sortir du pays d’Egypte? Je suis provoqué à la colère, chaque jour, par la dureté de votre cœur et par votre opiniâtreté. Corrigez, corrigez vos œuvres! Ne vous livrez pas à des espérances trompeuses, en disant : ‘c’est ici le Temple de l’Eternel, le Temple de l’Eternel, le Temple de l’Eternel! Vous en avez fait une caverne de voleurs! Vos sacrifices qui y sont offerts sont devenus une abomination à l’Eternel!’

 » ‘Ceci nous concernerait, nous qui sommes sacrificateurs, maître’ dit un prêtre avec un visage cramoisi ‘nous ne sommes pas de voleurs’

 » ‘Ainsi dit le Seigneur’ répondit le jeune prophète, comme si ce fut Dieu Lui-même qui parlait depuis Horeb, si bien que nous tremblâmes pendant que nous l’écoutions ; ‘malheur aux pasteurs qui détruisent mes brebis. Je visiterai sur vous le mal de vos œuvres. Comment l’or a-t-il perdu son éclat! Comment l’or pur est-il changé! Les précieux fils de Sion, comparables à l’or pur, comment sont-ils estimés? Ses sacrificateurs étaient plus purs que la neige, plus blancs que le lait ; ils avaient le teint plus vermeil que le corail ; leur figure était comme le saphir. Leur aspect est plus sombre que le noir. Ils nourrissent les enfants de mon peuple avec des cendres comme pain. Malheur à Sion pour les péchés de ses prophètes et les iniquités de ses sacrificateurs! Parcourez les rues de Jérusalem, et cherchez dans ses larges places, dit l’Eternel, si vous pouvez trouver un homme qui pratique la justice, qui cherche la vérité. Quoique ils disent, l’Eternel est vivant, c’est faussement qu’ils jurent. Ecoutez ceci o prêtres, et écoutez, vous maison d’Israël! Malheur à vous sacrificateurs car vous avez transgressé. J’ai vu dans les prophètes de Jérusalem une chose horrible ; ils sont adultères et marchent dans le mensonge, dit l’Eternel. Mon peuple a transgressé par manque de connaissance. C’est pourquoi je te rejetterai, dit l’Eternel. Tu ne seras plus sacrificateur pour moi puisque tu as oublié la loi de ton Dieu. Tel peuple, tels sacrificateurs! C’est pourquoi le pays sera dans le deuil, tous ceux qui l’habitent seront languissants. Parce qu’il n’y a point de vérité, point de miséricorde, point de connaissance de Dieu dans le pays. Il n’y a que parjures et mensonges, assassinats, vols et adultères ; qui se déclarent dans le pays. Malheur à vous sacrificateurs!’

« Alors beaucoup de lévites se retournèrent et s’en allèrent en murmurant. Ils auraient, avec plaisir, fait du mal au prophète, mais ils avaient peur de la foule qui disait que le prophète avait dit la vérité sur eux.

 » ‘Mais les anciens d’Israël, qui ne sont pas sacrificateurs, qui descendent d’Abraham, seront sauvés par Abraham, maître?’ affirma ou plutôt s’enquit un riche dirigeant de notre ville après que le tumulte causé par le retrait des lévites se soit un peu calmé. Le jeune prophète posa ses yeux sombres, comme deux soleils, sur la face du vieil homme et dit de façon impressionnante : ‘Ne commencez pas à dire en vous-mêmes nous avons Abraham pour père car je vous dis’ ajouta-t-il, pointant les cailloux qui étaient à ses pieds ‘que Dieu est capable, de ces pierres, de susciter des enfants à Abraham. Est d’Abraham celui qui fait le bien ; par conséquent, repentez-vous et portez des fruits dignes de repentance.’

« Suite à ces paroles, il fut entendu un certain murmure parmi un groupe de pharisiens et sadducéens. Alors, jetant son regard illuminé sur eux, comme s’il pouvait lire leurs pensées même, le prophète cria ;

 » ‘O génération de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir? Le jour vient où celui qui doit venir va se tenir comme un purificateur par son feu. Produisez donc des fruits dignes de repentance. Otez la méchanceté de votre cœur afin que vous soyez sauvés. Et vous, filles de Juda, repentez-vous de vos vaines pensées qui logent en vous’ cria-t-il en s’adressant à plusieurs femmes richement vêtues et ayant des cheveux tressés ; ‘portez des vêtements de deuil, lamentez-vous et pleurez. Otez de ma vue ces abominations et craignez l’Eternel. Quoique vous soyez vêtues de cramoisi, quoique vous vous pariez avec des ornements d’or, quoique vous couvriez votre face avec la peinture, c’est en vain que vous vous faites loyales ; car j’entends la voix des filles de Sion qui se lamentent elles-mêmes et déploient leurs mains le jour où elles sont gâtées et méprisées pour leurs iniquités. Repentez-vous car le royaume des cieux est proche!

 » ‘Ecoute, o Israël! Je suis un Dieu tout proche et non un Dieu éloigné, dit l’Eternel. Ecoute le message du Très-Haut, car le jour vient où Jéhovah va une fois encore visiter la terre et parler face à face avec ses créatures. Voici, les jours viennent, dit l’Eternel, où je susciterai à David un germe juste, et un roi pour régner et prospérer, il pratiquera la justice et l’équité sur la terre. Voici le jour vient, dit l’Eternel, où Juda sera sauvé et Israël demeurera en sécurité, où j’établirai sur eux des pasteurs qui les paîtront et ils ne manqueront de rien!

 » ‘Lève-toi et brille car ta lumière est venue! Ecoute, o Israël! A cause de Sion, je ne garderai pas ma paix ; je ne serai pas en repos jusqu’à ce que la justice y aille de l’avant comme la clarté, et le salut comme une lampe qui brûle. Lève-toi, brille car ta lumière est venue et la gloire de l’Eternel s’est levée sur toi. Les ténèbres couvrent la terre et l’obscurité les peuples comme l’a dit Esaïe mais l’Eternel se lèvera sur toi et sa gloire sera sur toi. Les gentils viendront à sa lumière et les rois à la clarté de son lever. Il sera appelé Seigneur de justice et sera une couronne de gloire dans la main de l’Eternel et un diadème royal dans la main de ton Dieu. L’Esprit de l’Eternel est sur moi pour proclamer l’année adéquate de sa venue. Il m’a établi sentinelle sur tes murs, o Israël, et je ne peux rester calme le jour ni la nuit, ni garder le silence, ni chercher du repos jusqu’à ce qu’il vienne, celui qui m’a envoyé comme messager devant sa face. Comment puis-je m’abstenir de mon message de joie? Comment puis-je ne pas parler de sa renommée? Ses fils viendront de loin et ses filles seront nourries à son côté. Les gens des nations voleront comme un nuage, et comme des colombes à leurs fenêtres, pour contempler, échouer à ses pieds et l’adorer. Les îles attendront sa loi et les rois serviront en lui, même en le saint d’Israël dit-il, moi l’Eternel, je suis ton Sauveur et ton Rédempteur, le Puissant de Jacob. Dis aux filles de Sion ; voici ton salut vient ; voici sa récompense est avec lui et ses œuvres devant lui. Ho, vous qui avez soif,’ cria-t-il alors, élevant sa voix comme le chef d’une armée, jusqu’à se faire entendre au loin ‘venez aux eaux ; oui, venez acheter le vin et le lait sans argent et sans prix. Prêtez l’oreille, venez à moi, écoutez et votre âme vivra. Repentez-vous, gardez la justice et la droiture et préparez un cœur contrit pour lui offrir quand vous le verrez ; car ainsi parle le Très-Haut, dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint ; j’habite dans le lieu élevé et saint avec celui qui est aussi d’un esprit contrit et humble. Paix, paix à celui qui est au loin et à celui qui est proche, dit l’Eternel.’

 » ‘Chantez à l’Eternel un cantique nouveau, sa louange du bout de la terre. Ainsi dit Dieu, l’Eternel, qui a créé les cieux et les a déployés, qui a étendu la terre et ses produits, qui donne la respiration au peuple qui est sur elle, et un esprit à ceux qui y marchent.’

 » ‘Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu en qui mon âme trouve son plaisir. J’ai mis mon Esprit sur lui ; il fera valoir le jugement à l’égard des nations. Il ne brisera pas le roseau froissé, et n’éteindra pas le lin qui fume. Moi, l’Eternel, dit Jéhovah s’adressant à son unique fils engendré, je t’ai appelé en justice ; et je tiendrai ta main ; et je te garderai ; et je te donnerai ; pour être une alliance du peuple, pour être une lumière des nations, pour ouvrir les yeux aveugles, pour faire sortir de la prison le prisonnier. Je suis l’Eternel : c’est là mon nom ; et je ne donnerai pas ma gloire à un autre. Cependant, j’ai fait de lui mon premier né, plus élevé que les rois de la terre. Regardez à lui et soyez sauvés toutes les extrémités de la terre ; car devant lui, tout genou fléchira, toute langue confessera. Notre Rédempteur, l’Eternel des armées est son nom, le saint d’Israël.’

« Tout ceci fut dit avec un enthousiasme et un feu qui firent battre chaque pouls.

« Tel fut » dit Jean « l’extraordinaire style de la prédication de ce puissant prophète ; et à ceux qui lisent les livres des prophètes, chaque parole brillait avec la clarté du soleil. Je m’imaginai que j’avais seulement à regarder tout autour pour voir le Messie. L’immense foule resta craintive et silencieuse quand il eut cessé. Je le fixai avec une révérence d’adoration. Mon cœur fut rempli de sainte joie. Car alors, je croyais et savais que Dieu s’était souvenu de Sion et était sur le point de manifester ses merveilles sur terre plus remarquablement que cela n’avait été vu auparavant. Quittant l’éminence, il dit, et je pensai qu’il fixait ses yeux sur moi ‘vous qui désirez être baptisés pour la rémission des péchés afin que vos cœurs soient nettoyés pour la visitation de ce Saint de Dieu, suivez-moi sur le bord de la rivière!’ Des milliers obéirent et moi parmi les premiers.

« Je tremblais de tous mes membres avec un doux plaisir, quand il me prit par la main et me demanda si je croyais en celui qui devait venir, et préparerais la voie pour sa demeure dans mon cœur en me faisant baptiser, rite qui devait également être un signe et un gage que quand je verrai le Schilo se lever, je le reconnaîtrai.

« Pas moins de mille personnes furent baptisées par lui ce jour au Jourdain, confessant leurs péchés et l’espérance du pardon au travers du nom de l’inconnu, qui devait venir bientôt. Parmi eux étaient des pharisiens et des sadducéens, des dirigeants et des hommes de loi et un soldat romain aux cheveux blancs. Joseph d’Arimathée ne fut pas baptisé, étant donné qu’il dit qu’il souhaitait examiner pleinement l’extraordinaire sujet avant de croire.

« Après le baptême, toute la foule se dispersa par petits groupes et le prophète retourna dans le désert, où ses repas étaient des sauterelles et du miel sauvage du désert, jusqu’à la fraîcheur du soir. Quand il réapparut, il parla de nouveau à une foule croissante. Dans ce second sermon, il expliqua plus clairement l’application de l’éclatante chaîne des prophéties, qu’il avait émises dans la journée, au Messie, et ainsi me permit de discerner plus clairement que auparavant le vrai caractère du Messie attendu. »

Avec cette remarque de lui, cher père, je clos ma longue lettre. Je ne fais aucun commentaire. Je vais seulement dire que mes attentes sont activement éveillées et que je recherche, avec des milliers d’autres, la venue proche du Messie.

Ta fille, Adina.