Le Prince de la Maison de David- Lettre 38

LETTRE   XXXVIII

Béthanie,
maison de Marie et Marthe,

un mois après la Pâque.

Je regrette profondément, mon père chéri, le retard qui t’a empêché si longtemps d’arriver à Jérusalem, mais j’espère que, avant plusieurs jours, la caravane que tu attends atteindra Gaza et que tu seras en mesure de continuer ton voyage jusqu’à la ville sainte. Je suis maintenant à Béthanie où j’ai été demeurer quelques temps ; car l’hostilité des Juifs, incités par les principaux sacrificateurs, contre nous, comme disciples de Jésus, était telle que sur ordre de Pilate, nous étions obligés de quitter Jérusalem le jour de la résurrection jusqu’à ce que leur haine ait baissé à un certain degré ; car il a dit que la présence continue des disciples de Jésus là, était une constante occasion pour le tumulte et l’interposition de l’autorité romaine.

Oncle Amos s’est retiré pour le moment dans sa ferme près de Jéricho, mais sera ici demain pour rester avec nous. Par conséquent, quand tu approcheras de Jérusalem, au lieu d’entrer dans la ville, tourne de côté par la route qui mène devant les jardins des rois, et remonte le ruisseau de Kédron, sur le chemin de Béthanie. Je prie que Dieu puisse te garder en sécurité et m’accorder aussitôt le bonheur de t’embrasser une fois encore après trois longues années de séparation.

Et quels événements se sont produis et dont j’ai été témoin pendant ces trois années ! Depuis la prédication de Jean le Baptiste, et le baptême de Jésus par lui jusqu’à la glorieuse résurrection du puissant Fils de Dieu ! Privilégiée, en effet, je l’ai été d’être demeurée en Judée pendant cette période riche en événements, et d’avoir vu et entendu ces choses, qu’aucun autre âge du monde ne peut être comparé avec. Mais pour autant que quelqu’un pouvait les connaître, qui ne fut pas un témoin oculaire, toi, mon cher père, en a été fidèlement informé à travers mes lettres. Tu as, par conséquent, devant toi le même témoignage que j’ai et que possèdent ceux qui ont vu et maintenant, croient. Une fois encore, mon cher père, lis attentivement le récit tout entier, depuis la première lettre et ainsi, avec tous les faits frais dans ton esprit, réponds toi-même à cette question.

Cet homme n’est-Il pas le Fils de Dieu ? N’est-Il pas le vrai Christ, le divin et longtemps attendu Messie ? N’est-Il pas ce puissant Prophète qui devait venir dans le monde ? Sinon, qui est-Il ? Qui est Celui à la naissance duquel l’air fut rempli d’anges et au dessus de la couche duquel fut suspendue l’étoile céleste ? L’enfant aux pieds duquel les plus sages hommes du monde – Shapha d’Egypte, le fils de Cham, Baltazar d’Assyrie, le fils de Sem et Thoropha de Grèce, le fils de Japhet – représentant la famille humaine, se prosternèrent en adoration comme à Dieu ? Qui est-Il Celui à cause de qui Hérode premier tua trois cents quarante enfants à Béthléem dans le but d’atteindre sa vie ? Qui est Celui que Jean le Baptiste proclama “l’Agneau de Dieu” dont le sang était la seule fontaine pour le péché ? Qui est-Il Celui au baptême duquel les cieux furent ouverts au dessus de sa tête et l’Esprit de Dieu descendit sur Lui dans la forme d’une colombe de lumière, pendant que la voix du Seigneur, comme la voix de plusieurs tonnerres, proclamait depuis les profondeurs des cieux sans nuages “Celui-ci est mon Fils bien-aimé” ? Qui est-Il, mon cher père, à la parole duquel la tempête se calma ? La mer agitée devint placide ? Le vent se tut ? Qui est-Il, qui guérit le malade et le lépreux par une parole ! qui restaure un bras perdu ou une jambe par un toucher !  qui par un regard réanima le membre sans vie du paralytique ? qui ressuscita la fille de Jaïrus ! qui guérit le serviteur du Centurion ? restaura à la vie le fils de la veuve de Naïn ! chassa une légion de démons de Beor, le Lévite ! restaura le sourd-muet, neveu du gouverneur de Syrie, à l’ouïe et à l’usage de la parole ! donna à ses disciples également le même pouvoir d’opérer des miracles ! nourrit e un moment quatre milles hommes et un autre cinq mille à partir de quelques livres de pain et quelques poissons qu’un jeune homme put porter dans un panier ! que Moïse et Elie vinrent des régions du béni, brillant de gloire resplendissante, éclatant de la présence du Père, pour visiter et avoir communion avec ! qui appela Lazare de la tombe de la corruption à la vie et la santé ! qui une fois, alors qu’Il priait, fut répondu par une voix venant du ciel jusque dans les oreilles de plusieurs gens “j’ai glorifié mon Nom et le glorifierai encore” ?

Qui était-Il, mon cher père, au procès duquel rien ne put être trouvé contre Lui et qui, quand Il fut livré pour être exécuté par Pilate pour se sauver lui-même et apaiser les Juifs, Il fut publiquement déclaré être innocent par l’acte du Procurateur en faisant venir de l’eau et lavant ses mains et disant qu’il était dégagé de son sang car il ne trouvait aucune faute en Lui ? Qui était-Il, à la crucifixion duquel les cieux s’assombrirent comme un vêtement de deuil, le soleil retira sa lumière, les étoiles filèrent de leurs sphères, les éclairs jaillirent le long de la terre, la terre elle-même trembla et les morts sortirent de leurs tombes ? Qui était-Il, qui le troisième jour brisa les barres de la tombe ; reçut, alors qu’Il sortait, l’hommage d’un archange ; dont les serviteurs étaient un Séraphin et un Chérubin ; qui apparut vivant à sa mère – aux femmes de Galilée – à Marie de Béthanie, à Marthe et Lazare et à la dernière de tous, moi ? Qui est cette merveilleuse personne, mon père, qui est-Il sinon le Christ ? Oh, lis, réfléchis, compare les prophètes qui parlent du Messie avec la vie, et les paroles, et les œuvres de Jésus, et la vie de Jésus avec les prophètes ! là tu verras qu’Il a prouvé Lui-même qu’Il est le vrai Christ, à qui nous regardâmes, dans notre ignorance, comme le sceau apposé sur un imposteur. Essaïe prophétisa sur le Christ, qu’il vit au loin, que “Il serait un homme de tristesse” qu’Il serait “méprisé et rejeté des hommes” qu’Il serait emmené “comme un agneau à la boucherie” qu’Il serait “pris de la prison et du jugement et ôté de la terre des vivants” qu’Il serait “compté avec le méchant dans sa mort et sa tombe serait avec le riche !” Combien claires, combien évidentes toutes ces prophéties sont maintenant à moi et à nous tous ! Combien merveilleusement, elles ont été accomplies dans leur minutie, tu le sais déjà.

Sa résurrection, aussi, fut annoncée par Lui, mais nous ne comprîmes pas ses paroles jusqu’à maintenant. Quand Il parla de la destruction du Temple et de son relèvement en trois jours, Il parla du Tabernacle de son corps ! Oh, combien beaucoup de paroles que, prononcées par ses lèvres sacrées, nous ne comprenions pas, se précipitent maintenant sur nous dans toute leur signification, nous prouvant que chaque étape de sa vie était connue d’avance par Lui ; qu’Il alla à la mort étant au courant de tout ce qui allait Lui arriver !

Mais sa résurrection fut aussi annoncée par le saint David quand il dit “Tu ne laisseras pas son âme en enfer, ni ne permettra que ton Saint voie la corruption” et “par conséquent ma chair reposera dans l’espérance !” Même son accusation devant Pilate, Caïphe, et Hérode, fut annoncée par David quand il dit “Les rois de la terre se tiennent ensemble et les dirigeants tiennent conseil ensemble, contre le Seigneur et contre son Oint ;” cependant le Seigneur dit “Tu es mon Fils, ce jour je t’ai engendré”.[1] Egalement, mon cher père, tourne au Psaume XXII du Roi David et compare les paroles suivantes, qui parlent du Messie, avec ce que j’ai décrit dans mes précédentes lettres :

“Mon Dieu, mon Dieu ! Pourquoi m’as-tu abandonné ?” Ce sont des paroles prophétiques, placées dans la bouche du Messie, quand Il viendrait et serait abandonné de Dieu. Tu trouveras que dans mes lettres je t’ai même dit que Jésus, sur la croix, prononça ces mêmes paroles.

De nouveau, le roi David fait dire le Messie, quelques phrases plus loin, “Ils ouvrent la bouche contre moi ; ils secouent la tête ; ils se moquent de moi avec dédain. Ils disent, ‘Il s’est confié en l’Eternel afin qu’Il le délivre.’ Tu me réduis à la poussière de la mort.”[2]

Tout ceci montre que le Messie, s’Il devait être un roi, devait aussi souffrir, être abandonné de Dieu, conduit à la mort ! et cependant, nous rejetâmes Jésus aussitôt qu’Il mourut ! Mais, mon cher père, lis le même psaume du saint Roi un peu plus loin et tu trouveras ces paroles, qui furent placées par le royal prophète dans les lèvres de son futur Messie :

“Une assemblée de méchants m’environne, ils ont percé mes mains et mes pieds. Ils se partagent mes vêtements entre eux et tirent au sort ma tunique.”[3]

Lis et compare ces prophéties connues du Messie avec les récits dans mes lettres, cher père, et tu seras non seulement convaincu que Jésus est le Messie des prophètes et le Christ de Dieu, mais tu t’apercevras que son humiliation et ses souffrances devant Pilate et Caïphe, son agonie sur la croix, sa mort et son enterrement, au lieu d’être, comme nous le conçûmes avec ignorance, les évidences qu’Il n’était pas le Christ, sont la preuve qu’Il est le Fils même du Très Haut, le Schilo de Jéhovah, annoncé par le prophètes – le Roi oint d’Israël.

Oh, merveilleux est tout ceci ! Combien merveilleusement ces choses passent devant nos yeux ! Cependant, combien nous avons été aveuglés – combien sombre a été notre esprit de sorte que nous ne pouvions pas, jusqu’à sa mort et sa résurrection, voir en Lui tout ce qu’Il était dans ses souffrances et dans sa mort – le Messie divin. Maintenant tout est très clair ! Les prophéties sont dévoilés à notre vue et nous voyons que ces choses devaient Lui être arrivées. Cependant, combien rapidement Il fut abandonné et la foi en Lui perdue ! combien ses disciples nièrent L’avoir jamais connu ! Et combien nous tous fûmes honteux de L’avoir suivi ! Oh, notre obscurité, notre aveuglement, d’avoir vu dans les prophéties du Messie uniquement les passages qui parlent de sa gloire et sa puissance et d’être passé outre ceux qui, aussi positivement, annonçaient son humiliation, sa dégradation et sa mort ! Ne lis plus les prophètes, mon père chéri, avec un voile devant tes yeux ! Vois, dans tout ce que tu lis, Jésus comme la fin des prophètes, le but de toutes leurs lointaines prophéties, le véritable et sûr accomplissement de leurs visions prophétiques.

Mais tu as dit, dans l’une de tes dernières lettres à ma destination que “Elie devait venir premièrement, avant l’apparition du Messie sur terre” et alors tu demandes “où est Elie ? Est-il venu ? Qui l’a vu ?”

Cette question, mon cher père, fut posée par certains Juifs. Il répondit :

“Elie, en vérité, est venu et vous ne l’avez pas connu, et vous lui avez fait ce que vous avez voulu.”[4]

“Qui fut-il ?” demandèrent plusieurs scribes et sacrificateurs, surpris en entendant ceci.

“Celui qui vint criant dans le désert avant moi et qui parla de moi et que Hérode a tué” répondit-Il.

“Mais son nom était Jean, Maître” dirent-ils.

“Son esprit et sa puissance furent ceux d’Elie” répondit Jésus. “Dans l’esprit et la puissance d’Elie, il vint et ainsi fut appelé l’Elie qui devait venir. La réalité est l’homme ! Jean fut l’Elie de Malachie, le Prophète – car les yeux prophétiques voient les natures indépendamment des noms.”

Ainsi, mon cher père, Jésus a prouvé Lui-même dans tous les détails qu’Il est le sujet de toute la prophétie – le Roi d’Israël. Mais tu demanderas alors “doit-Il rétablir le trône de David et vivre pour toujours ?”

Oui, mais pas à Jérusalem sur terre. Oh, combien claires sont toutes choses à ma compréhension maintenant ! Son royaume qui, une fois, fut cru être la terre de Juda doit être dans un monde au delà des cieux, qu’Il a créé pour ses suiveurs et où ils doivent entrer, comme Lui, à travers la porte de la mort. La Jérusalem où son trône doit être placé, est céleste, et la vrai Jérusalem, dont la présence n’est que le type matériel – ce que le corps est à l’âme d’un homme.

Jésus a parlé avec moi depuis sa résurrection et m’a expliqué tout ceci, et beaucoup plus qui est merveilleux et plein de joie. Ca fait maintenant quatre semaines depuis qu’Il est ressuscité et pendant ce temps, Il n’a pas été vu seulement par tous les disciples mais par des centaines de ses suiveurs. Le septième jour après sa résurrection, Il apparut ouvertement à Nazareth et au bord de la mer à Pierre, Jean, André, Jacques et d’autres disciples, à ses nombreux parents et beaucoup de principaux citoyens de sa ville, tous qui, non seulement Le reconnurent mais furent étonnés de voir ses mains crucifiées ! L’effet de sa reconnaissance, qui fut faite par plusieurs qui avaient été à la Pâque et L’avaient vu crucifié, devait amener toute la population à L’adorer à genoux. Le seul changement de son apparence habituelle à l’œil, cher père, est une pâleur transparente, qui donne une douce brillante à tout son aspect, et une certaine réserve majestueuse, qui tient en respect tout celui qui s’approche de Lui ; si bien que les hommes parlent en sa présence par chuchotements. Sa mère, maintenant la plus heureuse des femmes, comme elle fut la plus malheureuse avant, s’assied toujours à ses pieds et, en silence, apprécie sa présence sacrée, parlant rarement et levant les yeux vers Lui, plutôt comme un adorateur envers son Dieu qu’une mère envers son fils. Qu’Il est dans la chair en réalité, et non un esprit, Il l’a prouvé à ses disciples en mangeant avec eux ; et d’une façon remarquable à un disciple incrédule Thomas à qui, ne croyant pas que Jésus était ressuscité de la mort dans son corps réel, il fut dit par le Divin Seigneur de placer ses doigts dans ses mains et sa main à son côté ; ce que Thomas, convaincu, refusa de faire, avec crainte et respect ; mais tombant à ses pieds, dans l’étonnement et l’adoration, L’adora comme Dieu.

Ca prendrait beaucoup de temps, mon cher père, pour citer les nombreux moments où le ressuscité Seigneur a été vu et a parlé avec des personnes qui L’avaient connu avant sa crucifixion si bien qu’il n’y a aucun fait si pleinement établi dans l’esprit de plusieurs milliers en Juda comme la résurrection de Jésus de la mort.

Et si toute la preuve a été désirée, c’était dû, comme Abraham, l’érudit Pharisien, a été obligée de le confesser à Rabbi Amos, à la conduite de ses disciples, après la crucifixion de leur Maître. Car ils commencèrent leur défection en Le reniant, et L’abandonnant ; fuyant dans toutes les directions, et dissimulant soigneusement le fait de leur précédent contact avec Lui. Ils furent, non seulement mus par la crainte de cette dissimulation, mais par la honte, étant gravement mortifiés du fait d’avoir été méconduits par Lui ; car ils étaient honnêtes, simples, hommes sensibles, sans fanatisme ou fantaisies. Ils étaient devenus les suiveurs de Jésus parce qu’ils virent en Lui cette pureté morale et cette vérité, qui formaient les éléments de leur propre caractère. Ces hommes simples, ordinaires – ces pauvres pêcheurs, et humbles campagnards, sentirent profondément combien leur mauvaise position, parmi des gens judicieux, allait alors les faire remarquer, et ainsi ils se hâtèrent d’enterrer leur disgrâce et leur désappointement dans la solitude des hameaux de pêche de Galilée ; et, sans doute, ne désirèrent plus jamais entendre à leurs oreilles parler du leur crucifié Maître.

Mais que voyons-nous, en moins d’une semaine après que la résurrection fut connue à travers toute la Judée ? Ces hommes qui s’étaient cachés de la face du jour, consternés, vinrent intrépidement, et une fois encore furent avec leur Seigneur, pardonnés par Lui et reçus de nouveau par Lui dans sa sainte confiance. Ils allaient avec Lui partout où Il allait, même à Jérusalem, d’où ils savaient fui à peine quelques jours auparavant. Ils marchaient partout à pas animés, et avec des faces relevées comme des hommes ne servant plus un monarque battu, mais comme des hommes dont le Maître était le Seigneur de ciel et de la terre !

Aujourd’hui ils sont avec Lui dans les jardins de David à Béthléem, où Il tient journalièrement un conseil solennel avec les onze, leur dévoilant la future gloire de son royaume, et ouvrant leur intelligence à la claire compréhension de tout ce que les prophètes ont écrit Le concernant. Jean, qui est un membre de conseil divin, dit que le pouvoir de Jésus l’étendue et la majesté de son royaume, les résultats infinis de sa mort et sa résurrection, ne peuvent pas être conçus par ceux qui n’ont pas entendu ces sublimes révélations de ses propres lèvres.

“Il nous a montré” dit Jean “comme son vrai office comme Fils de Dieu et Fils de l’homme est d’être un médiateur entre les deux ; que par sa mort, Il a réconcilié la race d’Adam avec son Père, étant devenu notre Agneau de sacrifice pour le monde entier. Il nous a montré que Lui-même était le Souverain Sacrificateur, et son précieux corps la victime qu’Il offrit Lui-même pour apaiser la colère de Jéhovah contre les transgressions, et comment la croix dut le véritable autel de ce grand sacrifice du monde, et toute la terre et les cieux son Temple ! Il nous a montré comment tous les agneaux qui ont été blessés depuis le jour d’Adam Le typifiaient, le seul vrai et efficace Agneau, que Dieu finalement cherchait pour être sacrifié pour les péchés.”

Combien merveilleux, cher père, est tout ceci ! Il enseigne davantage à ses disciples que dans peu de temps, Il s’élèvera de la terre pour entrer dans son règne céleste ; et que ses sujets là-bas seront tous ceux qui L’aiment et gardant ses commandements. Ce doit être un royaume de sainteté et personne n’y entrera sinon celui qui est pur de cœur. Il dit encore que, alors que nous confessons maintenant nos péchés par dessus le sang de la victime que nous sacrifions nous-mêmes au Temple, désormais nous devons regarder à Lui (par la foi quand nous Le verrons plus), un sacrifice tué pour nous, et confesser nos péchés au Père pour son sang, que le Père a accepté dans un sacrifice qu’Il offrit sur la croix, une fois pour nous tous. Jésus a de plus enseigné à ses disciples que les Gentils vont partager à égalité avec les fils d’Abraham les bénéfices de sa mort et sa résurrection ; que cette bonne nouvelle leur sera proclamé par ses disciples et qu’ils l’entendront et la croiront avec joie. Que l’évangile de la rédemption, non plus par le sang des taureaux et des chèvres, mais par son sang, remplira, dans la suite des âges, la terre entière ; pendant que chaque genou fléchira à son nom.

“La fondation de mon royaume éternel” dit-Il “sera en vérité posée sur terre dans les cœurs des hommes ; mais la construction est avec Dieu éternelle dans les cieux. La tombe au travers de laquelle je suis passé est sa porte et tous ceux qui viendront après moi et entreront doivent suivre les traces de mes pas.”

Thomas demanda alors à son Seigneur où Il allait et le chemin. Combien allait-Il quitter la terre, puisqu’Il ne pouvait plus mourir.

“Tu verras toi-même avant que plusieurs jours ne passent” répondit Jésus “en cela je suis ressuscité, tous ceux que mon Père m’a donnés ressusciteront aussi de la mort ; et ceux que je ressuscite, je les prendrai de la manière dont je vais ; car où je suis ils seront pour toujours avec moi aussi.”

Tel est, cher père, un bref récit de ce que Jean nous a dit, concernant l’enseignement divin du Messie, le Fils de Dieu, en rapport avec son royaume. Cependant, beaucoup est encore mystérieux ; mais nous savons assez pour être disposés à nous confier en Lui pour cette vie et pour celle qui est à venir. Nous savons que tout pouvoir est donné entre ses mains et qu’Il peut sauver tous les hommes qui croient en Lui et L’acceptent comme l’unique Agneau sacrifié que le Père a accepté pour les iniquités des hommes. Les sacrifices du Temple doivent désormais cesser !

Ce qui est remarquable, cher père, c’est que malgré que les Juifs ont appris que Jésus se promène partout à travers la Judée, aucun effort cependant n’est fait pour mettre la main sur Lui. En sa présence, des foules de ses ennemis fuient comme la multitude frappée devant le sirocco avançant. Sa présence en Judée est une présente terreur comme quelque grand malheur pour ceux qui ont peur de Lui, mais comme une bénédiction céleste pour les nombreux qui L’aiment. Pilate, la veille de faire un voyage pour Béthel la semaine dernière, avant de quitter la ville, expédia des messages à l’avance pour déterminer “si Jésus le crucifié était sur la ligne de sa route !” Caïphe, ayant l’occasion d’aller à Jéricho, quelques jours après la Pâque, apprenant que Jésus avait été vu avec ses disciples sur la route, fit un détour par Luz et Shiloh, en vue de ne pas Le rencontrer. Les portes de cette ville sont constamment gardées fermées, de peur qu’Il n’entre dans ses murs ; quelques uns de principaux sacrificateurs, craignant grandement de voir sa face, pendant que d’autres s’imaginent qu’Il est occupé à mettre sur pied une armée pour avancer sur Jérusalem et la prendre des mains des Romains. Et, sans doute, cher père, si le royaume de Jésus était de ce monde, Il conduirait une armée sans nombre contre la ville et se ferait Maître de Juda. Mais son royaume est en haut ; et tout celui qui demeure dans la vraie Jérusalem, doit Le suivre là à travers les souffrances, l’humiliation et la mort !

Je me réjouis de voir par ta dernière lettres, que tu peut espérer arriver ici la semaine d’après. Oh, si tu étais ici maintenant, tu pouvais être emmené par Jean pour voir Jésus ! Car d’après ce qu’Il dit, Il ne sera plus longtemps visible parmi nous. Où Il va ou comment Il ira ailleurs, personne ne peut le dire. Nous sommes remplis d’expectative de quelque grand événement, qui conclura la brillante et merveilleuse succession de prodiges qui accompagnent ses pas et sa présence sur terre.

Fidèlement, ton affectueuse fille,

Adina.

[1] Psaume 2 :2,7

[2] Psaumes 22 :8 ; Psaumes 9 :16

[3] Psaume 22 :17-19

[4] Matthieu 17 :12 ; Marc 9 :13