Le Prince de la Maison de David- Lettre 37

LETTRE   XXXVII

Jérusalem,

premier jour de la semaine.

Père, mon chère père,

Comment te ferai-je connaître, en paroles la merveilleuse, joyeuse, heureuse, heureuse, et la plus étonnante nouvelle que je dois annoncer ? Mon cœur bat, ma main tremble avec extase, pendant qu’une sensation de profonde crainte frappe toute mon âme. Jésus est vivant ! Jésus est ressuscité de la mort ! Jésus a prouvé Lui-même qu’Il est le Fils de Dieu.

Oh, maintenant nous savons que Jésus est, réellement, le Messie qui devait venir ! Oh, dire que je pouvais avoir douté ! Hélas ! dire que je t’ai pu écrire de telles paroles d’incrédulité et de doute, et pensé de Lui dans mon cœur qu’Il fut un trompeur ! Mais je L’ai vu ! L’ai vu, cher père, et Il m’a pardonné ! Personne parmi nous ne comprit ses paroles, qu’Il nous dit avant sa crucifixion, concernant sa mort, d’où toute notre consternation et désespoir. Mais maintenant, nous percevons clairement la signification de tout et nous sommes étonnés de notre engourdissement et de notre incrédulité. Sa mort, à nos ténébreuses appréhensions, semblait être la sceau à une vie de fausseté ! – preuve qu’Il était un faux prophète, plutôt que le Fils de Dieu, maintenant clairement prouvé par sa résurrection de la mort !

Je peux à peine tenir ma plume à cause de la joie et de l’étonnement, ou à peine mettre mes idées ensemble à cause de l’étonnement même devant ce qui est arrivé. Mais j’essaierai de calmer mes émotions en vue, mon cher père, de te faire connaître les puissants évènements qui ont eu lieu aujourd’hui.

Ma dernière lettre à ta destination se termina abruptement étant donné que je fus interrompue par de fortes exclamations de joie et une grande confusion de course et appel dans les cours et corridors en bas. Ayant entendu mon nom appelé par Marie et d’autres dans un ton vif, de joie tremblante, je me dépêchai de descendre. En atteignant l’escalier, je rencontrai ma cousine qui montait, volait presque. Merveille, amour, et bonheur inexprimables rayonnaient de sa belle contenance. Me croisant, elle jeta ses bras autour de mon cou et essaya de dire quelque chose ! Mais son cœur était si plein et fondant en larmes, elle pleura convulsivement contre ma poitrine, dans une extase de joie délirante.

Etonnée et confondue, ne sachant pas ce qui était arrivé, je la tins contre mon cœur et essayai d’apaiser son émotion. La voix de Marthe atteignit alors mes oreilles à partir du pied de l’escalier, parlant rapidement à Rabbi Amos, qui lui répondit avec une forte exclamation !

“Que – oh, qu’est-il arrivé ? Parle chère Marie !” demandai-je, incapable d’attendre plus longtemps le suspense.

Elle leva sa tête et, à travers ses larmes et sourire, dit à la fin de façon entrecoupée :

“Il – Il – est – ressuscité – oh, Il est ressuscité de la tombe !”

“Qui ?” criai-je, croyant à moitié, cependant doutant.

“Le Seigneur ! Notre puissant Maître – Jésus – le vrai Fils de Dieu, le Béni. Il est vivant, Adina !”

“Tu as vu une vision, ou ta peine suite à sa mort, Marie, a secoué ta raison” lui répondit-je.

Sur ce, elle se détacha de mes bras et, fixant sur moi ses larges yeux ardents, dit :

“Adina, ne sois pas incrédule, mais crois. Jésus est ressuscité de la mort. Il vit ! Je L’ai vu – Il a parlé à Marie de Béthanie, la sœur de Lazare et aussi à moi ! Oh, joie, joie ! Il est le vrai Fils du Très Haut, et nous n’avons pas été trompés ; mais, oh nous avons été aveugles, et sourds, et ignorants, de ne pas avoir compris qu’Il devait mourir et ressusciter le troisième jour ! Viens – ne tarde pas ! J’ai couru dans la ville pour te dire ; et Marie l’a annoncé à Pierre et à Jean, qu’elle rencontra à la porte et qui, doutant comme tu l’as fait, ont couru pour voir si ces choses sont ainsi. Ils trouveront le sépulcre vide. Dépêche-toi d’aller avec nous.”

Pendant que, accablée par l’étonnement et tremblant de joie, je me préparais pour l’accompagner, Marthe apparut, sa face rayonnant d’un bonheur céleste :

“As-tu appris les nouvelles de grandes joie, o Adina ?”

“Peuvent-elles être vraies, Marthe ?” demandai-je sérieusement.

“Oui, car je L’ai vu marchant, entendu sa voix et L’ai touché ! Toi aussi tu Le verras car Il nous a envoyées le dire à ses disciples.”

Je pleurais de joie.

A la porte, nous rencontrâmes Marie de Béthanie qui avait annoncé la nouvelle à Pierre et à Jean, et l’avait aussi fait connaître à Rabbi Amos et à Nicodème. Ils parlaient tous ensemble avec tristesse dans la cour sur la crucifixion, quand elle fondit sur eux en cris que j’avais entendus – “Il est ressuscité – Il est ressuscité !”

Nous nous dépêchâmes alors toutes les trois vers le jardin de Joseph. Je souhaitai que mes pieds soient des ailes afin que je puisse atteindre le sépulcre le plus tôt, craignant que la vision de Jésus ne se soit évanouie avant mon arrivée. Au moment où nous sortions de la porte, nous croisâmes quatre ou cinq soldats romains qui, avec l’aspect marqué par la peur, passèrent devant nous en courant vers la ville.

“Que signifie cette fuite et cette terreur, hommes” cria le capitaine de la porte. “Vous fuyez comme si vous étiez en pleine retraite devant un ennemi. Parle Marius, tu sembles avoir tes sens !” demanda-t-il au plus jeune des soldats, un officier qui vient après un centurion.

Nous fîmes une pause pour entendre ce qu’il dirait.

“Par Diane, capitaine – nous avons été terrifiés au delà de la mesure.” répondit le soldat. “Mon cœur bat encore, comme s’il était un tambour d’alarmes. Vois-tu, nous étions une partie de la garde laissée en charge du sépulcre de ce Prophète Juif, crucifié il y a trois jours. Avant l’aube du matin, alors que je faisais les cent pas devant la tombe, et que mes camarades étaient allongés à  leur aise, et pendant que je regardais paresseusement l’étoile du matin se flétrir dans l’aube, tout à coup brilla tout autour de nous une lumière, semblable à une météore qui descendait, accompagnée par un vent impétueux comme s’il fut provoqué par une légion d’ailes. Les hommes  se tinrent sur leurs pieds dans l’étonnement ! En regardant autour de nous, je vis une éclatante forme dans le milieu des cieux, avec de grandes ailes d’or brillant par des myriades d’étoiles, chaque plume étant une étoile, et habillée en vêtement blanc et rayonnant comme l’éclair de l’été. Cette terrible présence, semblable à celle d’un des dieux immortels, nous fit excessivement peur, au delà de toute terreur que nous avions connue auparavant. Mais quand nous vîmes ce puissant être descendre droit vers la tombe et vîmes la resplendissante majesté de son célèbre visage, qui nous aveugla, nos cœurs lâchèrent au dedans de nous. L’ange ou dieu mit pied à terre au milieu d’une splendeur de rayonnement à la porte du sépulcre ; et au moment où son pied toucha la terre, celle-ci trembla comme si ce fut un grand tremblement de terre. Les soldats furent secoués de terreur et tombèrent à terre devant sa présence comme des hommes morts. J’étais debout, incapable de bouger, figé comme une statue par la peur. Il toucha la grande porte de pierre avec un de ses doigts, et elle roula vers l’extérieur à ses pieds, comme si une catapulte l’avait frappée et, comme Jupiter prenant son trône, il s’assit sur elle !

“Mais une chose encore” continua le soldat “manquait pour remplir ma coupe de terreur jusqu’au bord. Et cela suivit. Je vis le crucifié Prophète se lever de la dalle sur laquelle Il était couché et se tenir sur ses pieds, et avancer vivant, aux pas de quelque puissant conquérant ! L’être céleste si terrible dans sa majestueuse splendeur, voilà sa face avec ses ailes devant sa présence et se prosterna à ses pieds, comme s’il rendait hommage à un plus grand que lui-même !”

“Je ne vis pas plus, mais tombai avec terreur à terre, inanimé. Quand, à la fin, je revins à moi-même, la tombe était pleine d’éblouissantes formes de resplendissante beauté ; l’air était rempli de musique telle que les mortels n’avaient jamais entendue auparavant ; et je m’enfuis, poursuivi par mes terreurs. Les autres soldats se levèrent et me suivirent, chaque homme craignant de regarder derrière. Mais, désorientés, nous nous égarâmes.”

“Ceci est vraiment étonnant” répondit le capitaine de la porte “j’ai vu la lumière, et senti le tremblement de terre ; mais j’ai pensé que c’était un coup de foudre qui avait frappé la terre près du Calvaire. Va, fais connaître ce qui est arrivé au Préfet Aemilius ou à Pilate lui-même.”

Les soldats se ruèrent dans la ville ; pendant que ayant alors reçu la confirmation avec certitude que Jésus était ressuscité, je me hâtai avec Marthe et Marie en direction du jardin.

“Tu crois maintenant, Adina ?” me dit Marie de Béthanie pendant que nous courions.

“Oui – seulement, laisse-moi Le voir face à face, et alors je serai prête, à cette heure là, pour rencontrer la mort. Comment le Seigneur ressuscité se présente-t-Il, Marie ?” demandai-je.

“Il y avait la même bienfaisante et sainte expression – le même divine majesté, les mêmes paroles affectueuses et la même céleste dignité.”

“Comment et où L’as-tu vu, Marie ?” interrogeai-je au moment où nous approchâmes du chemin escarpé menant à la porte du jardin de Joseph.

“Quand nous atteignîmes la tombe, avec nos épices et précieuses pommades, pour embaumer le corps, nous la trouvâmes ouverte, et les soldats, qui l’avaient gardée, couchés alentour par terre comme des hommes morts. Sur la pierre était assis l’archange, mais la lumière resplendissante de son vêtement et de sa contenance était si tempérée à nos yeux que, quoique nous croyions que c’était un ange, nous n’étions pas terrifiées. Car son apparence était si sereine et l’aspect de sa face divinement beau combiné avec une terrible et indescriptible majesté. Nous tremblâmes de peur et restâmes immobiles, incapables de bouger, le regardant dans une attente silencieuse.

“ ‘Ne craignez rien’ dit-il d’une voix qui sembla remplir l’air autour de nous d’une musique ondulée, ‘ne craignez rien, filles d’Abraham. Je sais que vous cherchez Jésus, qui fut crucifié ! Il n’est pas ici, mais Il est ressuscité comme Il l’avait annoncé. Voici ! regardez le lieu où le Seigneur de la vie et Conquérant de la mort était couché !’[1]

“Nous nous approchâmes alors timidement et regardâmes à l’intérieur, et vîmes le sépulcre vide ; mais une lumière douce remplissait toute la place.

“ ‘Allez et dites à ses disciples que le Seigneur est ressuscité’ ajoute l’ange ‘et qu’Il les précédera en Galilée. Là, ils Le verront dans peu de jours.’[2]

“Quand l’ange nous eut ainsi parlé” continua Marie “nous partîmes rapidement du sépulcre avec crainte et grande joie et courûmes pour aller dans la ville, apporter la nouvelle à ses disciples, selon l’ordre de l’ange. Mais je ne m’étais pas avancée si loin de la porte du jardin, étant derrière les autres, quand je vis Jésus Lui-même se tenant sur mon chemin. Je m’arrêtai, entre la terreur et la joie.

“ ‘Salut ! fille d’Israël’ dit-Il ‘ne sois pas effrayée. Je suis vivant, moi qui était mort ! Il était nécessaire que je meure et ressuscite afin que je puisse ressusciter de la mort à la vie immortelle tous ceux qui étaient morts en moi. Va, Marie et dis à ma mère et à mes frères et à Pierre, et Jean, et Lazare que je suis ressuscité et que j’ai parlé avec toi. Voici mes mains blessées, que c’est moi-même ! Ne sois pas effrayée ! Je suis la résurrection et la vie !’

“Alors, je me jetai à ses pieds et L’adorai avec crainte et respect ; quand je levai de nouveau les yeux, Il était parti.

“Les autres ne Le virent pas. Alors, nous continuâmes jusqu’à la ville, comme si nous avions des ailes ; cependant, aussi rapidement que nous allions, certains des mêmes gardes romains que nous rencontrâmes revenant juste à eux, nous dépassèrent dans leur fuite et alarme. Car ils s’enfuirent d’abord par groupes séparés et dans différentes directions. Mais regarde, nous sommes maintenant à la porte du jardin” ajouta Marie de Béthanie d’un ton bas de crainte et de respect “Il doit être près de nous.”

Mais nous nous approchâmes de la tombe sans voir personne, étant arrivées avant Pierre et Jean qui avaient été retardés pendant quelques temps à la porte Jaffa – dont ils prirent la route car elle était la plus proche ; mais elle n’était pas ouverte quand ils l’atteignirent et ils furent retenus. Par conséquent, nous ne trouvâmes personne au sépulcre. Il était ouvert et vide. La pierre de devant, sur laquelle l’archange fut assis était vacante. Au moment où nous nous approchâmes, une lumière vive brilla tout à coup, sortant de la tombe ; et en allant plus près, je vis deux anges, habillés en robes blanches, et avec la contenance de brillance divine, assis l’un à la tête l’autre au pied de la dalle de marbre, sur laquelle le corps de Jésus avait été couché. A la vue de ces nobles et beaux êtres, que nous sûmes être des fils de Dieu descendus du ciel, nous fûmes effrayées. Je m’écroulai sur la pierre qui avait été roulée et restai sans pouvoir de mouvement.

“Ne soyez pas effrayées, filles de Jérusalem” dit l’un des anges, nous parlant en hébreu ; “Celui que vous cherchez vit – et n’est plus mort ! Il est ressuscité de la tombe, qui ne pouvait Le retenir que sur son consentement ; car Jésus est le Seigneur de la vie, et la victoire sur la mort et l’enfer, pour toujours ! Allez votre chemin et dites à ses disciples qu’Il les attend au bord de la mer.”

Ensuite, les anges disparurent de notre vue ; et au même moment, Jean et Pierre vinrent en courant. Et voyant la pierre roulée, Jean se baissa et, regardant à l’intérieur, il dit qu’il voyait les linges de lin dans lesquels le corps de Jésus avait été enveloppé, posés pliés ensemble, et également la serviette qui avait été enroulée autour de sa tête. Pierre surgissant alors, essoufflé d’ardeur et de hâte, avait à peine vu la tombe ouverte qu’il pénétra intrépidement à l’intérieur et examina tout avec soin pour lui-même. Ensuite, il appela Jean, qui pénétra également à l’intérieur et tous deux furent convaincus que leur Seigneur étaient réellement ressuscité de la mort.[3]

Et quand nous leur fîmes connaître ce que les anges nous avaient dit, que Jésus allait les précéder et les rencontrer en Galilée, ils se réjouirent beaucoup. Et peu de temps après ils partirent pour se dépêcher d’aller en Galilée, ne doutant plus mais croyant. Je retournai aussi avec eux, pour porter les nouvelles à Marie, la mère de Jésus, qui, dans sa grande peine, n’avait pas quitté la maison et à peine sa couche depuis le jour de sa crucifixion. Marie de Béthanie, cependant, resta, s’attardant près de la tombe, espérant que Jésus n’avait pas encore quitté le jardin et qu’elle Le verrait une fois de plus.

Assise sur les marches de la tombes, pleurant de joie à sa résurrection et espétrant une fois encore Le voir, elle entendit des pas par derrière elle. En se retournant, elle vit un homme debout près d’elle. C’était Jésus Lui-même. Et, s’agenouillant, elle était sur le point d’étreindre ses pieds quand Il lui dit :

“Ne me touche pas Marie, je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va dire à Lazare et à mes frères et à ma mère que je monterai, avant plusieurs jours vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu.”[4]

Ensuite, Jésus disparut de sa vue ; elle vint et nous dit toutes ces choses et aux disciples ; et nous crûmes tous, ne doutant plus que Jésus était le Messie et Christ, l’immortel Fils du Béni ! Une joie telle que celle qui remplit les cœurs de ses amis n’avait jamais été connue par des êtres connue par des êtres humains. Notre bonheur et notre exultation furent alors en proportion de notre dépression avant sa résurrection.

Mais quelle plume peut décrire, mon cher père, l’étonnement et la consternation de Caïphe, et de principaux sacrificateurs, et du reste de ses ennemis ! Les soldats qui avaient assuré la garde du sépulcre étaient entrés dans la ville par différents chemins et avaient répandu la nouvelle du puissant miracle de la résurrection à travers chaque rue principale dans Jérusalem, pendant qu’ils y fuyaient.

Caïphe, entendant le tumulte, bondit de sa couche pour s’enquérir de la cause, et étant assuré par ses serviteurs que “Jésus avait ouvert sa tombe et était revenu de la mort à la vie !”, il trembla et devint d’une pâleur mortelle. Mais aussitôt, il se ressaisit et, faisant appeler deux ou trois soldats qui décrivaient avec vivacité ce qu’ils avaient vu à une large foule dans la rue, il les questionna attentivement sur les faits. Le témoignage des soldats concordait ensemble et ne pouvait être contredit.

Quand Pilate reçut le rapport du Centurion de la garde, il dit :

“Nous avons crucifié un dieu comme je le croyais ! Désormais, je suis maudit !” et quittant le Hall du jugement, il alla et s’enferma dans sa propre chambre qu’il n’a pas quittée depuis. Mais les gens disent qu’il ne mange ni ne dort, et qu’une terrible crise de mélancolie s’est établie dans son âme.

Caïphe et les principaux sacrificateurs, et les scribes assemblés pendant ce temps en plein Sanhédrin, et écoutant le témoignage du Centurion, furent convaincus que le fait de la résurrection de Jésus ne pouvait pas être dissimulé.

“Qui L’a vu vivant ?” demanda le Souverain Sacrificateur.

“Je L’ai vu, mon Seigneur” répondit le Centurion, “J’ai vu ses pieds et mains percés au moment où Il marcha devant moi ; et la brise matinale chassa de côté son manteau et exposa devant mes yeux la plaie ouverte faite par la lance de mon soldat, Philippus. Il était vivant et dans la pleine force de ses membres !”

“Tu as vu une vision, Romain” répondit Caïphe “viens alors à côté avec nous et laisse-nous parler avec toi.”

Quelques minutes après le Centurion quitta la cour du palais du Souverain Sacrificateur, suivi par un esclave Gibéonite, portant après lui un vase d’or perse. Depuis, il a dit à chacun qu’il doit avoir vu un esprit “parce que les disciples de Jésus étaient venus la nuit et avaient volé le corps de leur Maître, pendant qu’ils dormaient, vaincus par la veille.” Ses soldats ont aussi été corrompus pour dire le même mensonge.[5]

Telle est la fausse version qui circule maintenant dans la ville, mon cher père ; mais il y en a peu qui lui accordent la crédibilité même parmi nos ennemis. Comme Aemilius, qui est rempli d’une grande joie suite à la résurrection de Jésus, l’a dit très justement aujourd’hui :

“Si ces soldats avaient dormi pendant la garde, ils méritaient par conséquent la mort par la loi militaire de l’empire. Si, pendant qu’ils dormaient, leur charge – le corps mort de Jésus – avait été emmené ailleurs, ils méritent la mort pour avoir manqué d’empêcher cela. Pourquoi alors ne sont-ils pas arrêtés sur ordre de Pilate, si cette histoire est vraie ? Parce que Pilate sait bien que ce n’est pas vrai ! Il sait, car il a en privé interrogé plusieurs des soldats, que Jésus sortit de la tombe  et que des anges roulèrent la pierre sans briser ses sceaux qui ne pouvaient pas rester sans être endommagés sauf par un miracle. Il sait que Jésus est ressuscité – car on croit qu’il L’a aussi vu – telle est au moins la rumeur dans le Prétoire. Ce fut la forme de Jésus visible devant lui qui, sans doute, l’amena dans un tel étonnement du Hall à sa chambre secrète ; car il fut remarqué qu’il tressaillit, devint d’une pâleur mortelle et essaya de s’adresser à l’invisible espace devant lui comme s’il voyait un esprit. C’est pourquoi ses soldats ne sont pas molestés – et leur exemption de l’arrestation est une preuve que le corps de Jésus ne fut pas volé pendant qu’ils dormaient ! En outre, s’ils dormaient, ces soldats, comment pouvait-ils dire qu’il fut volé et déclarer les personne qui le firent ?”

C’est l’irréfutable raisonnement du Préfet Aemilius ; et ainsi tu vois, cher père, que Caïphe peut gagner peu par ses corruptions et la fausseté diligemment répandue. Que Jésus de Nazareth est vivant venant de la mort est vrai, et si je ne L’avait pas vu, l’évidence est totale, assez pour me convaincre du fait.

En dehors des faits que j’ai déclarés, il y a le témoignage croissant des milliers qui, aujourd’hui, sont sortis de la ville pour aller voir le sépulcre où Il fut couché. Tous disent, les ennemis de Jésus aussi bien que nos amis, qu’il était impossible que la porte ait été ouverte par un être humain, même par Pilate lui-même, sans endommager les sceaux. Ils affirment aussi que, ôter la pierre dans la nuit, ce qui aurait demandé quatre hommes, et porter le corps, auraient été impossible si la garde avait été présente. Et s’ils étaient endormis, ils devaient avoir été réveillés par le grand bruit fait en roulant la massive porte le long du pavement creux hors du sépulcre.

“Si” dit le peuple ordinaire “les gardes dormaient, pourquoi le Procurateur ne les met-ils pas à mort ?”

Cette question demeure sans réponse et les gardes parcourent les rues sans être inquiétés ! Mon cher père, ne te rappelle plus mon incrédulité, mais avec moi, croie en Jésus, qu’Il est le Fils de Dieu, le Sauveur d’Israël, l’immortel Christ des Prophètes.

Ton affectueuse fille,

Adina.

[1] Matthieu 28 :5-6

[2] Matthieu 28 :7 ; Marc 16 :7

[3] Jean 20 :3-8

[4] Jean 20 :17

[5] Matthieu 28 :11-15