Le Prince de la Maison de David- Lettre 28

LETTRE   XXVIII

Mon cher père,

Ta lettre en provenance de Gaza est arrivée sans problème entre mes mains ce matin par la courtoisie du messager Romain du Procurateur. Je l’ai lue avec une profonde peine et des sentiments de triste désappointement. Au lieu de la lettre, je m’attendais à te voir en personne ; et quand j’ai entendu Elec annoncer q’un cavalier a mis pied à terre à l’entrée, je suis descendue dans la cour en criant “mon père, mon père chéri !”. Et quand, au lieu d’être étreinte par toi, je fus croisée par la silhouette casquée d’un Romain armé, oh, tu peux juger de la réaction sur mon cœur.

J’ai lu ta lettre avec des larmes ; mais tu m’as enseigné à porter patiemment ce qui ne peut être révoqué et j’ai discipliné mon impatience jusqu’à ce que le Dieu de nos pères puisse t’emmener, dans son propre bon temps, à ta fille qui t’aime et te désire ardemment. J’ai confiance que les deux marchands arabes, en provenance d’Eziongeber, que tu tardes de voir ne seront pas long à arriver à Gaza et qu’à leur arrivée, tu concluras rapidement le commerce qui, as-tu écrit, est si important pour tes intérêts qu’il doit être fait. Pendant ce temps, j’essaierai d’attendre avec sérénité et paix le jour de ta venue, mais je continuerai à t’écrire, la seule consolation qui peut compenser le fait de ne pas te voir et te parler. Comme toutes mes lettres, père chéri, le thème de celle-ci sera Jésus. Je me réjouis inexprimablement d’apprendre que tu commences à regarder avec un œil plus favorable sa revendication d’être le Messie, disant dans ta dernière lettre ces paroles qui ont fait bondir mon cœur de joie :

“Devrais-je résister au témoignage des miracles que le merveilleux Prophète Nazaréen a évidemment fait, spécialement la résurrection de Lazare le scribe de la mort, je crains que ne sois en train de combattre contre Dieu ; car qui peut restaurer la vie et l’âme au mort si ce n’est Jéhovah seul ! La renommée de la résurrection de Lazare, aussi bien que celle des autres miracles qu’Il a faits, m’a atteint par d’autres canaux que par tes lettres, et les récits corroborant pleinement tout ce que tu as écrit avec beaucoup d’enthousiasme. Voire, il y a maintenant ici à Gaza, venant de Damas pour Alexandrie, mon ami Abraham Gehazi, le marchand de soie, qui passait à travers Béthanie à ce moment là et, s’arrêtant avec son groupe, il vit le miracle. Il parla avec Lazare et me confesse que Jésus est un puissant Prophète envoyé de Dieu ! Je suis disposé à croire ceci aussi ma fille ! et quand je le verrai, je suis prêt à lui rendre hommage que j’offrirai à Essaïe ou Daniel, s’ils étaient vivants. Qu’Il est le Christ, je ne peux pas encore croire ; car Christ doit être un Prince et Roi, et s’asseoir sur le trône de David et donner la loi aux nations ; devant Lui, chaque tête couronnée devra se prosterner, chaque genou devra fléchir en révérence et à ses pieds, les sceptres de la terre devront être posés en soumission ! Le fils d’un humble charpentier, bien qu’Il puisse être Prophète de Dieu, ne peut accomplir de l’idée de l’auguste personne du Messie ! Tourne à Essaïe et vois combien son langage éclate avec la splendeur des prophéties qu’il énonce de son pouvoir ; gloire, domination sur la terre du Fils de David ! Comment ces paroles prophétiques peuvent-elles être appliquées au prophète que tu aimes honorer ? Que la main du Seigneur est sur lui et que de puissantes œuvres se manifestent d’elles-mêmes en lui, ne peut sans doute pas être remis en question ; mais qu’il est le Schilo de Jacob, le lion royal de la tribu de Juda, je ne peux pas, pour l’instant, accueillir favorablement l’idée ; car si je l’accepte comme Messie, ni moi, ni les pères de Jérusalem, n’avons correctement lu les Prophètes, mais plutôt avec des yeux aveuglés. Car ils ne peuvent pas pointer à Jésus, autrement nous avons entièrement mal compris ce qui est écrit dans Moïse et dans les Prophètes, et dans les Psaumes concernant le Christ.”

Telle est, mon cher père, une partie de ta lette que je cite en vue d’y répondre si je puis le faire ainsi sans présomption.

Tu confesses, père chéri, que tu es à la fin convaincu que Jésus est un Prophète et que Dieu est avec Lui, car Il ne peut faire de tels grands miracles à moins que la puissance de Dieu ne soit sur Lui. Alors, si Dieu coopère avec Jésus ; si Dieu pour ainsi dire, Lui confère le pouvoir, Le dote de ses propres attributs, si bien que, comme Dieu, Il guérit, calme les tempêtes, restaure les membres perdus, ramène les morts de leurs tombes à la vie de nouveau, c’est parce que Dieu L’a choisi parmi les hommes dans le but de Le revêtir de ses puissants et divins attributs. Alors qu’Il l’a choisi et L’en a investi, c’est évident qu’Il l’a fait parce qu’Il prend plaisir en Lui ; parce qu’Il L’aime et voudrait grandement l’honorer. Pour être le récipient choisi par le Seigneur Dieu Jéhovah d’un tel puissant pouvoir, Jésus doit être bon, doit être saint, pieux et plein et plein de ces saintes vertus dans lesquelles le Tout Puissant prend plaisir ; en un mot, Dieu doit approuver son caractère et être content de tout ce qui est fait par Lui.

Or Jésus, ainsi favori de Dieu, dont le pouvoir d’opérer des miracles, tu l’as confessé, mon cher père, doit avoir été conféré par Jéhovah seul, affirme clairement partout qu’Il est le Messie, le Fils de Dieu, le Schilo d’Israël de qui Moïse et les Prophètes ont si éloquemment écrits. En dehors de la revendication pour Lui-même à ce caractère élevé, Il fut entendu, par mon oncle Amos et moi-même, dans la synagogue de Béthanie, deux jours après l’avoir ressuscité Lazare de la mort, lire d’Essaïe les paroles suivantes et les  appliquer à Lui-même, ce qu’Il avait fait auparavant à Nazareth :

“L’esprit du Seigneur est sur moi, car Il m’a oint pour prêcher l’évangile au pauvre ; Il m’a envoyé pour guérir le cœur brisé, pour prêcher la délivrance aux captifs, et le retour à la vue de l’aveugle, pour libérer le prisonnier, pour prêcher l’année de grâce de l’Eternel.”[1]

Quand Il eut lu cette prophétie, que tout notre peuple, cher père, reconnaît se référer au Messie quand Il vient, Il ferma le livre, le rendit au scribe qui officiait et s’assis. La synagogue était bondée, si bien que les gens se marchaient dessus les uns les autres ; car la renommée de ses miracles avait amené les gens à L’écouter et à Le voir, non seulement de Jérusalem mais de toute la Judée, et de Decapolis, et d’au delà du Jourdain ; voire, sa renommée, semble t-il, s’est répandu partout dans le monde entier. Tous les yeux étaient alors attentifs et toutes les oreilles prêtes pour entendre ce qu’Il dirait. Il leur dit alors :

“Aujourd’hui, cette Ecriture que vous venez d’entendre est accomplie.[2] Vous me demandez, o scribes et hommes d’Israël, de vous dire clairement qui je suis – si je suis le Christ ou non. Que dit le Prophète du Messie quand Il viendra ? Vous venez d’entendre ses paroles. Si de telles œuvres comme il l’a prophétisé se manifestent elles-mêmes en moi, ne savez-vous pas qui je suis ?”

A ce moment là, une voix cria dans l’assemblée :

“Dis-nous clairement, es-tu le Christ, le Fils de Très Haut ?”

Jésus semblait sur le point de répondre quand un homme, qui se tenait près du pupitre et en qui était un esprit impur, cria d’une voix perçante de terreur et de respect :

“Laisse-moi seul ! laisse-moi comme je suis, toi Jésus de Nazareth ! Es-tu venu ici pour me détruire ? Je sais ce que tu es, le Saint de Dieu !”

Jésus réprimanda le démon qui possédait l’homme (qui était Jaïus, un prosélyte Romain de la porte qui, longtemps, avait semé la terreur en banlieue par son excédante folie et sa férocité) et dit dans le ton d’un maître commandant un esclave :

“Reste tranquille, Satan ! Le Fils de l’homme n’a pas besoin de ton témoignage, quoique tu l’aies donné. Reste tranquille et sort de cet homme !”

A cette parole, l’homme poussa un cri terrible de désespoir et de rage, et écumant à la bouche, il se jeta ou plutôt fut jeté à terre par le démon qui était en lui ; où, après un moment de lutte terrifiante avec des contorsions d’angoisse, il resta couché insensible comme s’il était mort. Jésus le prit par la main et l’homme se mit debout regardant la face du Prophète avec sérieux et étonnement, fondant en larmes de gratitude et s’exclamant :

“J’ai échappé comme un oiseau du filet de l’oiseleur ; le filet s’est rompu et je me suis échappé. Dieu m’a délivré de la main de l’ennemi !” Il s’assit ensuite aux pieds de Jésus, calme, reconnaissant, heureux et dans son bon sens ! Tous le regardaient avec étonnement, pendant que de la grande foule des gens s’élevait un grand cri (car ils étaient tous étonnés) disant :

“Celui-ci n’est rien d’autre que le Christ, le Fils de David ! C’est le roi d’Israël !” Pendant que de forts cris de “Hosanna ! hosanna ! hosanna !” poussés par un millier de voix “hosanna à notre roi !” secouaient, comme une tempête passant, la synagogue.

Quand le bruit eut baissé, quelques uns des scribes et pharisiens dirent, Le reprouvant du fait de ne pas réprimander ces cris :

“Qui est-ce qui accepte d’être proclamé lui-même comme roi ? C’est une trahison à l’empereur !”

A ce moment, Aemilius, le chevalier Romain, apparut à l’entrée de la synagogue, accompagné par une demi-douzaine de soldats. Les yeux de ces méchants Juifs avaient à peine capté la lueur de son casque et sa grande plume s’élevant par dessus les têtes des gens qu’ils crièrent, comme si ce fut avec une ardente loyauté envers leurs conquérants, regardant en même temps Aemilius pour avoir son approbation :

“Nous, Juifs, n’avons d’autres roi que César ! A bas le traître ! Celui qui se fait Lui-même roi se rebelle contre notre puissant empereur. Emmenez-le ! Arrête-le, très noble Romain ! Traîne-le devant le Procurateur Pilate !”

Aemilius – qui comprend bien ces Juifs jaloux, qui est sage dans la connaissance de ce que Jésus enseigne et qui L’aime comme un frère et Le vénère comme un père – Aemilius resta tranquille, ne donnant aucun signe qu’il pouvait faire la volonté de ces méchants ennemis du Prophète. Jésus dit alors d’une voix forte et claire :

“Mon royaume n’est pas de ce monde ; je ne cherche pas un trône terrestre ou un sceptre terrestre. Mon royaume est d’en haut. Vous dites vrai, je suis roi” ajouta t-Il avec une indescriptible majesté de manière “et après vous me verrez assis sur le trône du ciel, haut et élevé, avec la terre comme mon marchepied et devant moi tout genou fléchira des choses au ciel, des choses sur la terre et des choses sous la terre !”

Quand il eut parlé ainsi, Il ne put continuer davantage à cause d’un tumulte soudain et intense que ses paroles produisirent. Certains criaient “hosanna” d’autres disaient qu’Il blasphémait ; un criait pour la garde romaine, un autre pour les sacrificateurs afin de L’éjecter de la tribune ; plusieurs se ruèrent vers Lui pour se jeter à ses pieds pendant que plusieurs, mettant leurs doigts à leurs oreilles, s’empressaient de sortir de la synagogue en criant :

“Ses blasphèmes vont faire que la maison tombe sur nous et nous écrase !”

Jamais un tel tapage ne fut entendu. Au milieu de cela, Jésus s’en alla ailleurs, personne ne sut où ; et quand je retournai à la maison de Marthe, j’entendis sa basse, grave et touchante voix en prière à Dieu dans sa petite chambre. Il avait cherché la quiétude sacrée de celle-ci pour être seul avec son Père dans le ciel ! A certains moments, je pouvais L’entendre priant et suppliant d’un ton du plus déchirant pathétique. A d’autres, le silence de sa chambre était seulement rompu, par intervalles, par des soupirs et des gémissements plaintifs qui semblaient venir d’un cœur brisé ; oh, quel main peut ôter le voile et révéler ce qui se passait dans cette sainte retraite, entre le Prophète et son Dieu !

Ce fut tard dans la journée qu’Il vint, Marthe ayant doucement tapé à sa porte pour dire que le repas du soir était préparé, et seule L’attendait. Quand Il apparut, sa face était pblafarde et portait des traces de larmes et, bien qu’Il nous souriait tous gentiment, comme Il avait l’habitude de le faire, il y avait une profonde tristesse dans son expression qui fit monter les larmes à mes yeux ! Aemilius nous rejoignit à la table et, avec le cher Lazare et avec oncle Amos, nous passâmes une heure sacrée ; car le prophète ne mangea pas, mais Il nous parla beaucoup et avec douceur de l’amour de Dieu ; et comme tous écoutaient, la viande fut oubliée malgré que Marthe, plus d’une fois, se permis de rappeler à son hôte béni que telle et telle chose était devant Lui et qu’elle l’avait préparée pour Lui de ses propres mains. Mais, comme Lui, nous nous régalâmes de la nourriture céleste, le pain de vie qui tombait, comme la manne, de ses lèvres consacrées.

Tel est, mon cher père, le témoignage, comme tu l’as vu dans ce que j’ai relaté ci-dessus, que Jésus porte publiquement, qu’Il est le vrai Christ qui devait venir dans le monde. Il ne peut y avoir davantage de doute sur le fait qu’Il l’a maintenant si clairement déclaré, désignant les prophéties, qu’Il accomplit chaque jour de puissantes œuvres en preuve de la vérité de ses affirmations.

A quelle irrésistible conclusion, à quelle inévitable conséquence, arrivons-nous alors ? N’est-ce pas qu’Il est le Christ ? Cette conclusion ne peut être évitée. Ou Jésus est le Messie, comme Il l’affirme, et ses miracles le prouvent, ou Il ne l’est pas. Or s’Il ne l’est pas, n’est-Il pas alors le trompeur du peuple aussi bien qu’un blasphémateur de Jéhovah ? Si c’est ainsi, nous avons alors le Tout Puissant conférant à un imposteur ses propres attributs Tout puissants, lui donnant le pouvoir de guérir, de chasser les démons, de contrôler les éléments, de ressusciter les morts, rendant témoignage à la vérité de quelqu’un qu’Il n’a jamais envoyé, ni donné le pouvoir, ni autorisé à être son Christ !

De plus, les miracles de Jésus, tu l’admets, prouve qu’Il est venu de Dieu, pendant que tu renies son affirmation d’être le Messie. Or si Jésus est venu réellement de Dieu, comme tu le concèdes volontiers, eu égard à son pouvoir de miracles, Il ne peut pas être un pêcheur et, par conséquent, Il ne peut pas affirmer de Lui ce qui n’est pas vrai. Cependant, Il affirme qu’Il est le Christ ! Ou alors, Il vient de Dieu, ou il n’y a pas de vérité en Lui ! Mais tu ne consentiras pas à attribuer un tel caractère à un homme qui guérit avec une parole, qui chasse des démons, qui ramène le mort à la vie, et qui proclame de tels préceptes purs, et la nécessité de la sainteté dans les hommes en vue de jouir de la faveur de Dieu ! Par conséquent, nous sommes contraints à l’irrésistible conclusion que soit le pouvoir miraculeux dont Jésus est investi est dérivé de Dieu et qu’Il est, comme Il le dit, le véritable Christ des prophètes et patriarches, soit Dieu a attribué à un blasphémateur de son nom, ses propres pouvoirs et endosse l’imposture en soutenant ces pouvoirs dans chaque miracle qu’Il accomplit. Ne tente pas, par quelque subterfuge malin, mon cher père, d’éviter cette conclusion que Jésus est le Christ, ou nous faisons, à la fois, de Dieu et du Prophète copartenaires dans une énorme imposture.

Pardonne-moi, père chéri, si je suis si zélée et pressante dans mes efforts de t’amener à accepter Jésus comme le Christ. Convaincue, comme je suis, qu’Il est le Messie, je ne peux qu’ardemment désirer que toi aussi arrive à la connaissance de cette vérité. Ce qu’Il doit encore être, comment Il doit encore développer sa majesté et son pouvoir, est inconnu de nous tous. Certains pensent qu’Il entrera à Jérusalem, sous peu, assisté par des dizaines de milliers de ses suiveurs, et que devant Lui Pilate laissera pacifiquement sa chaire de Procurateur et se retirera, pas seulement de la sainte cité mais de Judée avec ses légions ! que Jésus montera sur le trône de David ! La gloire de l’âge de Salomon sera revécue sous sa direction ! et avec le royaume de Juda comme le centre de son pouvoir, Il étendra le sceptre de sa domination d’une mer à l’autre, et du fleuve de l’Egypte et de l’Est aux extrémités de la terre, jusqu’à ce que toutes les nations tombent devant Lui, qu’empereurs et rois s’assoient à ses pieds et que chaque langue, langage et parler dans le monde entier Le reconnaissent comme le Roi d’Israël, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs ! pendant que sous la splendeur de son règne, Jérusalem et Juda seront plus puissantes que toutes les cités et les royaumes qui ont jamais été sur la terre. Et à l’autorité et la gloire de notre peuple, il n’y aura pas de fin !

Tel est, cher père, le futur du Prophète, vu par tous ses disciples, sauf un, et c’est Jean, le mari de ma cousine Marie. Il est plus intime à Jésus que tout autre homme ; et il est si bien aimé par Lui qu’il lui fait connaître beaucoup de choses qu’Il refuse au reste. Jean, en entendant nos points de vue sur la gloire à venir du Prophète, regarde avec tristesse et dit :

“Pas seulement – pas ici – pas dans ce monde ! La gloire de Jésus vous le verrez mais, premièrement, nous devons passer à travers la vallée des ténèbres, la porte de la tombe. Son royaume n’est pas sur la terre, mais dans les cieux. Ici, je crains, Il passera par la souffrance et la peine et peut-être par une mort, car Il m’a dit qu’Il est venu pour souffrir et mourir et que c’est seulement en saignant de chaque veine qu’Il peut vaincre le royaume sur lequel Il aura après à régner dans une autorité sans fin ! Préparez vos cœurs, chers amis” pouvait-il dire “à être déchirés et vos yeux pour les larmes, plutôt que de remplir vos imaginations d’images de gloire, de splendeur et de puissance. Il m’a distinctement dit ‘je dois d’abord souffrir beaucoup de choses entre les mains des hommes, avant que je n’entre dans mon règne de gloire. Les Juifs me chercheront pour me tuer et je serai pris du milieu de vous ; mais que la tristesse ne remplisse pas vos cœurs. La mort ne peut avoir aucun pouvoir sur moi sauf tel que je lui permets de tenir. Je donne ma vie et je la reprends. A travers beaucoup de tribulations et de peine, le Fils de Dieu doit vaincre le sceptre de cette terre de celui qui a le pouvoir sur les nations, même de Satan, le prince de ce monde. Je conquérrai, mais je dois d’abord tomber. Cependant, ne craignez pas ! Je ferai de la mort l’entrée au paradis pour vous tous !’

“Telles sont” dit Jean “les mystérieuses et tristes paroles qu’Il m’a souvent dites. Que signifient-elles ou comment les comprendre, je ne sais pas ; car je ne peux pas comprendre comme Lui qui peut ressusciter le mort, peut mourir, ou comment Lui qui peut calmer la tempête, peut souffrir Lui-même d’être pris et tué par les hommes, la tempête dont Il peut aisément calmer sa colère !”

Ainsi, cher père, parlons-nous ensemble au sujet de ce merveilleux Prophète, dont la vie future est tout un mystère, sauf que, des prophéties, nous savons que ce doit être inconcevablement glorieux – de ses propres lèvres, ce doit être inconcevablement pénible. Mais que ce soit sur un trône, donnant des lois au monde, ou que ce soit dans la poussière, vaincu par le plus profond malheur, je L’écrirai toujours, Le révèrencerai, et me confierai en Lui comme mon Sauveur, mon Prince et le Saint de Dieu.

Ta dévouée et affectueuse,

Adina.

[1] Esaïe 61 :1,2

[2] Luc 4 :21